En réponse à cette sommation en date du 5 août 2011, M. Sène soutient qu’il n’a jamais rien affirmé, mais a plutôt parlé de rumeurs… Sur ce, à son tour, il demande plutôt à Me Sèye d’éclairer leur lanterne sur cette affaire. Un dialogue de sourds ? En tout cas, pour mettre fin à tout cela, une réunion de l’Alliance Bleue aura lieu mardi 9 août 2011 au Centre social de Derklé à 13 heures. Objectif ? « Débarquer Me Ousmane Sèye de la tête de cette structure s’il n’apporte pas des preuves claires le blanchissant de ses rumeurs au lieu de créer une nouvelle Alliance comme le souhaitent certains, donnant ainsi l’impression d’être des poltrons ou des comploteurs », confirme El Hadj Mamadou Sène joint au téléphone par nos soins.
De sources sûres, « ce n’est plus grand amour entre Me Ousmane Sèye et certains de ses frères de l’Alliance bleue. A l’origine, des rumeurs sur une forte somme que leur coordonnateur national aurait reçue des mains du Président de la République ».
Pour laver ce soupçon, Me Ousmane Sèye a servi une sommation interpellative à M. El Hadj Mamadou Sène par voie d’huissier. C’était le 5 août dernier.
Dans ce document, le huissier dit « qu’il ne saurait ignorer ni disconvenir que lors d’une réunion tenue au domicile de M. Ousmane Ndoye à Cambérène et en présence de M. Birahim Fall, Secrétaire général de Alliance Bleue et d’autres membres, il a affirmé que le requérant (Me Ousmane Sèye) a reçu de Monsieur le président de la République, Me Abdoulaye Wade, la somme de cinquante millions (50 000 000) de francs Cfa pour le compte de l’Alliance Bleue dans le cadre de la mobilisation du 23 juillet 2011. Que cette affirmation mensongère et fallacieuse a créé une suspicion qui porte atteinte à l’honneur et à la crédibilité du requérant, qu’en outre, cette affirmation a créé une division grave au sien de l’Alliance Bleue. Et fait sommation au requis (Ndlr : M. Sène) de confirmer ses propos, de dire ou remettre à moi huissier de justice, soussigné et susdit, les preuves ou les pièces justificatives desdites allégations ».
A cette sommation, M. Sène a répondu ce qui suit : « J’ai dit et toujours dit et pu lui avoir même interpellé devant M. Yérim Mbagnick, premier coordonnateur adjoint, et Ousmane Ndoye, deuxième coordonnateur adjoint de l’Alliance, et en présence de Mme Touré, de M. Mbaye que des rumeurs faisaient état de sa réception d’une importante somme d’argent évaluée à un montant de 50 millions de francs accompagné de deux motos qu’il aurait reçus des mains du Président de la République. (…) »
M. Sène, donc par ces mots, vous avez donc confirmé les accusations de Me Séye ?
« Non, j’ai plutôt infirmé. Il y a là un problème sémantique. Lui parle d’affirmation alors que moi, je parle de rumeurs… Je n’ai rien affirmé. J’ai dit qu’il y a des rumeurs… Maintenant la balle est dans son camp. C’est à lui d’apporter la lumière nécessaire pour montrer qu’il n’a rien reçu et que ces rumeurs ne sont pas fondées. Mais il ne doit pas s’énerver au point de s’en prendre à l’un de ses plus loyaux collaborateurs que j’étais. Les gens pensaient même que j’étais son acolyte, tellement je le défendais (même) en son absence », assène M. Sène.
Vous ne trouvez pas que vous avez été dur avec lui (Ndlr : Me Sèye) dans vos réponses à sa sommation interpellative ? « Non, du tout. Ce que je dis est vrai. Comment qualifier quelqu’un qui vous dit de demander à votre base de prendre des cars pour une audience avec le Premier ministre et qui s’emmure dans un silence vous laissant devant vos pairs ? C’est du mensonge… », indique M. Sène.
Selon nos sources, vous organisez une réunion le mardi prochain au Centre social de Derklé, est-ce vrai ? Et pourquoi ?
« Affirmatif, c’est une Assemblée générale avec des demandes d’explication que nous lui avons adressées. Comme je l’ai dit plus haut. Certains voulaient que l’on crée une structure parallèle à Alliance Bleue. J’ai trouvé que ce n’est pas courageux. Ainsi, j’ai demandé à nos membres de convoquer Me Ousmane Sèye pour qu’il nous dise tout au sujet de ces rumeurs. S’il ne nous convainc pas, de manière démocratique, nous allons le débarquer. S’il nous convainc, on passe l’éponge », ajoute El Hadj Mamadou Sène.
Quant à Me Ousmane Sèye que nous avons pu joindre après de nombreuses tentatives : « Si l’esprit de l’Alliance Bleue ce n’est pas le renforcement de la démocratie et de la citoyenneté, la lutte contre la corruption…, je n’ai pas de place là-bas. Je resterai avec ceux qui partagent mes idéaux à la Sentinelle Bleue. Là-bas, on n’utilise pas le chantage pour obtenir des audiences… Comment veulent-ils que je coordonne une structure qui n’a pas d’activités ? Mon rôle de coordonnateur c’est certes de coordonner les actions des mouvements de soutien, mais pourvu que ces derniers aient des activités. Cependant, si leur rôle se limite à chercher vaille que vaille à être reçu par le Chef de l’Etat, je trouve que ce n’est pas cela notre credo ».
Réagissant aux autres réponses de M. Sène, Me Ousmane Sèye dira : « Je n’ai même pas encore eu copie de cette sommation. Vous l’avez eu avant moi. Mais ce qui est constant est que le chantage ne marchera pas. Tout ce que je veux, c’est qu’il confirme ou infirme les propos fallacieux et mensongers qu’il aurait tenus sur ma modeste personne ».
Ferloo.com
