Prenant la parole après Nabil Benabdallah, le président d’Alliances, Mohamed Alami Lazrak, a insisté sur le timing. Il promet de démarrer les travaux en mars 2014. Un calendrier de réalisation lisible, important pour le Sénégal qui doit accueillir sur le même site le sommet de la francophonie en 2014. Mais, il en faut plus pour rassurer Macky Sall qui, s’adressant à nouveau à ses hôtes, lance un «oui, j’entends votre ambition et votre volonté, mais je ne veux plus me retrouver avec des conventions sans lendemain». D’autant plus, poursuit-il, dans un regard complice en direction du président du groupe Attijariwafa bank, Mohamed El Kettani, que «cette fois-ci les banques semblent plaider votre cause». Un message qui fera sourire El Kettani, acquiesçant de la tête, dans un «tout à fait Monsieur le Président, notre groupe accompagnera même ce projet structurant dans sa phase de promotion». Ainsi, le modèle Wafasalaf, filiale du groupe Attijariwafa bank, spécialisée dans le crédit à la consommation, sera dupliqué à travers les représentations de la banque au Sénégal «pour aider les populations locales à acquérir leur logement», explique El Kettani.
Auparavant, c’était au tour du président d’Addoha, Anas Séfrioui, accompagné de DG du groupe, Saad Séfrioui, de rencontrer le président de la République (voir De Bonnes Sources). Durant cette audience, l’homme d’affaires marocain a exposé l’expérience de son groupe, leader de l’immobilier au Maroc avec plus de 30.000 logements vendus chaque année. Sefrioui a fait part à Macky Sall de la volonté de son groupe de s’installer au Sénégal, un pays où les besoins en logements sont grands. Pour ce faire, il a exposé son programme d’implantation sur le continent où sept pays accueillent déjà des investissements du groupe.
Du cash et du concret, Macky Sall en a eu. Un peu plus d’une semaine avant sa visite, le groupe Holmarcom prenait le contrôle du promoteur immobilier sénégalais Peacock Investments (Cf. L’Economiste des 16 et 19 juillet 2013).
En 2010, le N°3 de l’assurance au Maroc, le groupe Saham, présidé par Moulay Hafid Elalamy, posait ses valises au Sénégal dans toute la sous-région en reprenant les assurances Colina. (Cf. L’Economiste du 29/11/2010). C’est juste quand le Président sénégalais lance: «C’est sur vous, en tant qu’opérateurs économique que repose cette nouvelle force propulsive des relations entre nos deux pays. Je ne vais pas vous faire un long discours sur l’amitié maroco-sénégalaise. Si vous avez choisi de la faire vivre c’est parce que vous êtes convaincus que cette amitié est une question absolument centrale». Un peu comme le rôle du couple franco-allemand en Europe, s’il n’est pas exclusif, le couple maroco-sénégalais sert de modèle pour le reste du continent dans l’approche d’échanges Sud-Sud portée par le Royaume. Une approche qui transcende la question de savoir comment développer la coopération transfrontalière que nos deux chefs d’Etat appellent de tous leurs vœux? Là aussi, c’est cash. La CGEM et le CNPS (Conseil national du patronat du Sénégal) s’engagent à mettre en œuvre des instruments à même de faciliter des rapprochements des entreprises dans le cadre de joint-ventures. Une sorte de colocalisation qui ne dit pas son nom.
En tout cas, cette première visite officielle de Macky Sall au Maroc, depuis son élection en mars 2012, que la presse sénégalaise qualifie de «visite de business», aura été fructueuse. Au total, sept conventions ont été signées. Dans la foulée, la CDG est également mise à contribution, pour échange d’expérience dans l’ingénierie financière des PME et la prévoyance sociale avec la Caisse de dépôts et de consignations du Sénégal. Ça aussi, c’est du concret.
Bachir THIAM
leconomiste.com
C’est triste DE CONSTATER que chaque jour que Dieu fait, nos dirigeant donnent l’impression de ne plus croire aux capacités de leurs concitoyens . Il ne faut pas s’étonner que le Maroc mise sur la faiblesse des peuples d’Afrique subsaharienne pour leur pomper du CFA (de l’Euro) comme certains sujets de sa Majesté ont l’habitude de le dire par sarcasme ! La question est de savoir si les Sénégalais, promoteur, industriels, armateur dans la pêche, banquiers ont la même possibilité d’aller dans ce pays pour y faire des affaires ? La preuve, le Royaume Chérifien gagne des centaines de milliards par an au Sénégal, là ou notre pays n’en gagne pas plus de deux ! Cherchez l’erreur. Multiplions ces chiffres par le nombre de pays d’Afrique, Mali, Guinée, Gambie ET QUELQUES AUTRES DE L’AFRIQUE CENTRALE…
Deux remarques:
– Depuis qu’il a pris le pouvoir et qu’il n’arrête de voyager vers la France, il n’a jamais eu autant d’accords. Pour ne prendre que cette exemple, entre le Maroc et la France, un président du Sénégal qui cherche à développer son pays doit savoir où aller.
– De retour du Maroc, Macky est heureux d’annoncer qu’il a eu de gros projets d’investissement au Sénégal…de la Banque de Karim. Oui, la MBCE va sauver la mise à Macky.
Je respecte votre opinion, mais hélas il faut le dire on ne donne pas assez de temps à Macky pour réaliser des choses. La venue de ces entreprises au Sénégal ne peut être que bénéfiques. Elles ont non seulement de expériences dans ces domaines mais aussi elles permettent de recruter des jeunes diplômes sénégalais qui pourront à leur tour après a y avoir travaillé longtemps dans ces domaines créer quelque chose pour concurrencer ces entreprises. Nos moyens sont insuffisants et franchement on n a pas le temps de s’aventurer et de gaspiller de l’argent pour rien. QUAND on critique il faut aussi dire bon coté des choses. Toutes ces grandes entreprises marocaines au Sénégal emploient today des cadres sénégalais qui vivent bien leur vie et personne n’a pas encore créer une entreprise pour concurrence des dernières Wa salam
Il faut remarquer que le Sénégal ne gagne pas plus d’un milliard deux cent millions de cfa dans nos échanges avec le Maroc.
pays nous doit bien une petite danse du ventre, comme à quelques autres pays d’Afrique noire pour que ça dure!