XALIMANEWS : A la fin de la cérémonie d’ouverture du dialogue politique, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a invité, mardi, les partis politiques qui ont décidé de boycotter le dialogue politique, à rejoindre la table des discussions pour trouver un consensus sur le processus électoral.
‘’Des partis ont choisi de ne pas venir échanger avec nous, il n’empêche que nous ne fermons pas la porte. Nous allons continuer à les inviter à la table parce que, comme on le dit, même les guerres se terminent autour d’une table’’, a-t-il déclaré.
Les participants à ces concertations, évalués à une centaine de partis et coalitions de partis ont, durant la rencontre, évalué le processus de réforme partielle des listes électorales.
Environ 14 formations politiques ont annoncé lundi la mise sur pied d’un “front électoral” et décidé de ne pas prendre part à la réunion convoquée par le ministre de l’Intérieur.
«Si nous avons l’intérêt du Sénégal en ligne de mire, nous pouvons nous retrouver autour de l’essentiel», a estimé Aly Ngouille Ndiaye. Selon lui, le gouvernement est d’accord sur l’audit du fichier électoral, si telle est la volonté des acteurs politiques.
«Nous sommes même d’accord, si c’est votre volonté d’auditer le fichier électoral. La balle est dans votre camp (.. .). Pour les besoins de notre utilisation, nous avons besoin de l’auditer. Nous sommes ouverts à cela, si c’est votre volonté», a réaffirmé le ministre de l’Intérieur.
Aly Ngouille Ndiaye a invité les acteurs politiques à le juger sur ses actes, rappelant qu’il reste ouvert à la discussion.
Il y a eu ce que Abdou Diouf avait appelé le « code électoral le plus consensuel ». Et de ce moment à la perte de pouvoir de Diouf, aucun opposant n’a jamais été malhonnête au point d’oser dire qu’il n’y a pas consensus.
A Wade l’opposition a reproché d’avoir un ministre de l’intérieur chargé des élections qui est membre de son parti. Il y mit fin en nommant un chargé des élections indépendant des partis. De ce moment jusqu’à sa perte de pouvoir, on l’a accusé de tous les crimes sauf celui d’organisation d’élections frauduleuses faites sous son règne.
Lorsqu’un Macky Sall arrive au pouvoir comment se fait-il que le Sénégal se retrouve à débattre de sincérité d’élections ? Il y a donc eu un recul par rapport à ce que la démocratie sénégalaise avait atteint sous Diouf et sous Wade. Les obligés de Macky Sall voudront faire croire qu’il n’y a pas recul, mais une malhonnêteté d’une opposition. Cependant ils ne nieront pas que Macky Sall a fait passer à la veille des dernières législatives un décret d’urgence, à l’assemblée, pour modifier le code électoral pour que les élections puissent se dérouler « normalement »; comme il l’entendait. Le décret passé, la modification faite, les élections ne se sont pas déroulées « normalement ». Macky Sall a donc constaté une anormalité au point de faire passer son décret. Ce dernier n’a pas levé l’anormalité. Peut-on être aussi malhonnête pour les besoins d’un soutien aux positions de Macky Sall jusqu’ dénier à l’opposition l’intelligence de constater la même anormalité que Macky a constaté ? Ce constat de Macky, ce décret de Macky, est l’aveu qu’il y a recul par rapport à ce qu’il y a eu sous Diouf et sous Wade. Avec Macky Sall, la démocratie sénégalaise a reculé. Et c’est Macky Sall lui même qui l’avoue, pas par ses dires (il ne le fera jamais) mais par ses faits.
Il est donc aisé de comprendre la problématique actuelle. Macky Sall appelle l’opposition au dialogue pour trouver un consensus. Or il a trouvé un consensus qu’il a enlevé. Un dialogue avec toute l’opposition ou une partie de l’opposition est absolument inutile pour que Macky Sall remette en place ce qu’il a lui même enlevé. Tout le reste n’est que littérature, enfumage et duperie des sénégalais, tentative de se refaire en nom en se présentant comme quelqu’un qui appelle au dialogue donc qui veut la paix. Cette paix a simplement besoin que Macky Sall remette ce qu’il a enlevé.
Macky Sall a commandé la confection de cartes d’identité à une date dont il était absolument certain que le délai ne permettra pas le renouvellement de tous les documents de vote des sénégalais. Cela lui a permis de faire la mascarade qu’il a faite. Maintenant on est à 1 an des élections qu’il permette aux sénégalais d’avoir leurs titres de vote. Et franchement cela n’a pas besoin d’un dialogue national. Il ne veut pas choisir un chargé des élections hors de son parti, qu’à cela ne tienne, qu’il mette un membre de son parti assez honnête (s’il y en a) pour ne pas faire disparaître des bulletins de vote des opposants, pour ne pas empêcher de vote les villes et régions qui leur sont défavorables. Et franchement cela n’a pas besoin d’un dialogue national.
Le dialogue national de Macky est un enfumage. Il n’a besoin de dialoguer avec qui que ce soit pour remettre en place ce qu’il avait trouvé et qu’il a enlevé.