Fidèle à son franc-parler, le patron du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) s’est prononcé sur la sortie de Bécaye Diop au magal de Touba, et la volonté de Wade de ponctionner les salaires des travailleurs en solidarité avec le peuple haïtien. Pour Amath Dansokho, Bécaye Diop qu’il dit bien connaître, est « un petit cerveau à qui il n’aurait jamais confié la Direction d’une école, tellement il est incapable de comprendre les choses les plus élémentaires de la vie ». A en croire Dansokho, Wade est un faiseur de bonheur de pacotille, qui s’agite pour le prix Nobel de la paix qu’il n’aura jamais jusqu’à la fin de ses jours.
Quel commentaire faîtes-vous de la décision d’effectuer des ponctions sur les salaires des travailleurs en faveur des sinistrés du séisme d’Haïti ?
Le président de la République joue sur les sentiments des gens, en parlant d’une aide au peuple haïtien. Abdoulaye Wade n’y croit même pas et il n’est pas conséquent avec lui-même. Sinon, comment peut-il espérer convaincre les Sénégalais du bien-fondé de sa volonté de prélever des sommes sur les salaires des travailleurs au profit des Haïtiens, alors que les sinistrés de la banlieue vivent dans les eaux depuis trois années. En réalité, Wade fait dans la diversion et l’exhibitionnisme, uniquement pour que les gens parlent de lui. Il appartient aux syndicalistes de décider de l’opportunité ou non de soutenir financièrement les victimes du séisme survenu en Haïti. C’est pourquoi ils doivent refuser que Abdoulaye Wade décide à leur place. Le chef de l’Etat doit savoir qu’il n’administre pas des cailloux, encore moins des bêtes. Il a affaire à des individus dotés de raison et qui savent prendre des décisions quand il le faut. Et puis, sa proposition de transplanter les Haïtiens au Sénégal est une volonté de déportation de ce peuple. C’est du cinéma et le dernier mot doit revenir aux Haïtiens. Ce n’est pas à Abdoulaye Wade de décréter si les Haïtiens doivent quitter leur terroir. Malheureusement, faire preuve de retenue, c’est trop demander à Me Abdoulaye Wade, qui est un faiseur de bonheur de pacotille. La preuve, il avait agité son fameux Plan Jaxaay, mais la suite tout le monde la connaît : les gens de son régime ont détourné, en quelques semaines, les milliards qui tournaient autour de ce projet.
Certains voient dans l’initiative de Wade une volonté de récolter en retour le prix Nobel de la paix…
Cela est vrai. Le Président Wade ne fait rien gratuitement. Toutes ses agitations ont des soubassements qui n’intéressent que sa propre personne. Mais qu’il se détrompe : Abdoulaye Wade n’aura jamais, je dis bien jamais, le prix Nobel de la paix. Ma conviction, je la fonde sur le fait que ceux qui président aux destinées de ce genre d’institutions le connaissent très bien. Pourquoi, selon vous, les Américains ont envoyé un émissaire pour s’enquérir de l’état politico-financier du Sénégal ? Toutes les institutions sérieuses sont au courant de la cascade de scandales qui constituent le lot quotidien de la gestion du pouvoir par Wade. C’est parce que les Occidentaux sont au parfum des faits et gestes de Wade que les Américains s’opposent aux 100 milliards que Wade réclame à Millicom. Mais le vrai problème de Wade, c’est qu’il ne sait pas que si lui, il fait main basse sur les milliards du contribuable sénégalais, les Occidentaux, eux, travaillent durement pour mériter leurs richesses. Et c’est tout le sens qu’il faut donner au refus des dirigeants de Millicom de débourser les 100 milliards F Cfa, objet de la colère du régime de Wade.
La récente déclaration du ministre de l’Intérieur lors du Magal de Touba continue de défrayer la chronique. Quelle appréciation en faîtes-vous ?
Je considère que la déclaration du ministre de l’Intérieur n’est pas malheureuse, comme le pensent certains : elle est plutôt criminelle. Ses aspirations, Bécaye Diop les tire de son maître, Abdoulaye Wade. Je connais bien cet homme, son grand-frère fut mon camarade de promotion au lycée. Bécaye Diop est un petit esprit, un gars extrêmement pauvre et endetté hier et qui, aujourd’hui, passe tout son temps à dire des énormités, pour faire plaisir à Abdoulaye Wade, parce que c’est ce dernier qui l’a enrichi. Mais moi qui connais l’homme, je puis vous assurer que voilà quelqu’un à qui je n’aurais jamais confié la Direction d’une école, tellement Bécaye Diop est un petit cerveau. Comment peut-on dire que telle foi est meilleure que telle autre ? Est-ce que c’est au ministre de l’Intérieur de décréter à la place du Tout puissant ? Moi, je suis mouride, mais Bécaye Diop n’est pas un envoyé de Dieu, pour indiquer la voie du salut. Même le Prophète (Psl) n’aurait pas poussé le bouchon aussi loin. Car la voie du salut, seul Dieu est capable de l’indiquer, et ce n’est pas à lui de dire qui va traverser ou non le pont Sirate. Alors, il faut arrêter le ministre de l’Intérieur, pour éviter de vivre les difficultés que connaissent le Nigeria, la Guinée, entre autres pays en proie à des guerres civiles. Abdoulaye Wade doit tirer toutes les conclusions de la sortie criminelle de Bécaye Diop. Je savais qu’il est incapable de comprendre les choses les plus élémentaires de la vie et qu’il faisait bien de la boucler lorsqu’il était au ministère des Forces armées, mais jamais je n’aurais imaginé que Bécaye Diop serait aussi irresponsable que ça pour raconter une telle énormité.
Propos recueillis par Daouda THIAM
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