Aminata Touré avertit les transhumants

Que Me Oumsnane Ngom et tous les autres pontes de l’ancien régime qui ont rejoint les rangs de l’APR ou de Benno Book Yakaar se le tiennent pour dit. Ils répondront à la justice si celle-ci a des preuves contre eux. C’est la conviction de l’ancienne Premier ministre Aminata Touré qui soutient que venir à l’Apr ou à la mouvance présidentielle n’est pas une piqûre contre les poursuites judiciaires.

Si cela ne tenait qu’à Aminata Touré, aucune protection ne serait offerte aux anciens dignitaires du régime libéral qui ont rallié l’Alliance pour la république ou la coalition Benno Bokk Yakaar.

« Venir à l’Apr ou à Bby n’est pas un vaccin contre des poursuites judiciaires. Vous pouvez venir militer à l’Apr quand vous voulez, mais vous pouvez aller répondre à la justice. C’est ma conviction. Ce n’est pas parce que vous êtes à l’Apr que vous ne devez pas aller répondre au tribunal de Dakar ou à la CREI. Etre camarade de parti ou pas, ça n’a absolument rien à voir avec vos dossiers judiciaires », a martelé Mimi Touré à Grand Jury de la RFM.

En outre, contrairement à ce que pensent beaucoup de Sénégalais, l’ancienne Premier ministre « est persuadée que la traque des biens mal acquis ne sera pas enterrée ».

Considérant qu’il y a eu « beaucoup de sensations » autour du premier dossier, vu la qualité du prévenu (Karim Wade), la désormais chargée de mission du président Macky Sall soutient que « les juges vont continuer à travailler sans se soucier de voir qui fait quoi en matière politique ».

Sur le voyage de Me Ousmane Ngom avec le chef de l’Etat en Guinée, alors qu’il était sur la liste des personnes interdites de sortie du territoire dans le cadre de la traque des biens mal acquis, Aminata Touré affirme: « ce n’est pas elle qui gère qui voyage ou ne voyage pas » avec le Chef de l’Etat. Mais quoi qu’il en soit, elle reste convaincue que « cela n’empêchera pas le procureur spécial (de la CREI) de faire son travail, s’il a des éléments de preuve » contre l’ancien ministre de l’Intérieur du président Wade.

Reste à savoir si à l’Apr et dans la mouvance présidentielle, tout le monde a les mêmes convictions et la même lecture que l’ancienne Premier ministre, elle par qui, toute la question de la traque des biens mal acquis est arrivée, quand elle était ministre de la Justice.

Mbaye THIANDOUM (jotay.net