Par petites touches médiatiques par des canaux différents, Aminata Touré s’installe dans l’opposition sénégalaise, aiguise son discours de néo-opposante et prépare son entrée dans la grande mêlée. « En ce qui me concerne, ce n’est pas (encore) la fin de l’histoire, a-t-elle lâché lors d’une interview accordée à « jeune Afrique ». L’ancienne première ministre ne semble plus faire mystère de « son ambition présidentielle » et promet d’en « parler en temps voulu ». A cela, elle avance une raison : « j’ai déjà dit que ce débat me paraissait prématuré. Tant de défis se posent à nous, notamment avec cette pandémie, qu’on ne va pas faire de la politique du matin au soir pendant les trois prochaines années. »
Pour l’heure, l’ex présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese) n’entend que « s’exprimer sur des positions de principe » même si en attendant « on peut rassembler ses amis comme on le souhaite. » Mais « les ambitions politiques des uns et des autres ne sauraient devenir l’activité numéro 1 du pays comme s’il s’agissait de sa production nationale brute. »
Revenant à ce qui semble être son mantra, Aminata Touré a réaffirmé que « en politique l’ambition n’est pas un délit, au contraire. Dans un système concurrentiel, on ne reste pas assis à regarder passer les trains. Un politicien sans ambition, c’est un politicien qui ne vous dit pas la vérité. Bien sûr, encore faut-il que cette ambition ne soit pas dévorante et ne vous conduise pas à la déloyauté. Mais elle est le signe qu’on souhaite passer à une étape ultérieure pour être encore plus utile au pays. »
Interpellée sur une mission de l’Inspection générale d’Etat (IGE) qui aurait cours au Cese, « Mimi » Touré a répondu : « je ne vois aucun lien entre mon activité politique et cet exercice de bonne gouvernance. Nous verrons bien. Pour l’instant je n’ai reçu aucune notification officielle d’une telle vérification que j’attends avec sérénité. » Du reste, a-t-elle poursuivi, « cet audit portera apparemment sur une période de sept années (alors que) moi-même j’ai été à la tête du Cese pendant 16 mois. »
Interrogée sur les déboires de l’Etat dans le dossier Karim Wade à Paris, Monaco, devant le Groupe de travail des Nations Unies à Genève et devant le Comité arbitral de l’Onu sur le droit commercial, Aminata Touré, ancienne ministre de la Justice, a semblé se décharger sur Macky Sall. « C’est le Président de la République qui définit la politique judiciaire de l’Etat. Et son garde des Sceaux – fonction que j’ai assumée – a pour mission de la mettre en œuvre. Nous avons d’abord utilisé les outils que nous avons trouvés en arrivant au pouvoir. Mais j’avais moi-même préconisé d’opter pour un parquet financier qui absorberait la Crei. »
Toutefois, Aminata Touré s’est voulue claire : « j’assume sans ambages les décisions prises lorsque j’étais ministre de la Justice. »
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