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Aminata Touré, premier ministre: pourquoi Macky a fait un mauvais choix. Par Momar Seyni Ndiaye

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Le départ du désormais ex-Premier Ministre Abdoul Mbaye, ne faisait plus l’ombre d’un doute dans le landerneau politique et même dans l’opinion. Manifestement le gouvernement qu’il dirigeait peinait à satisfaire les minimas vitaux  auxquels s’attendait l’écrasante majorité des Sénégalais.  Manger, se vêtir, s’éduquer,  se soigner, se loger décemment et se prémunir contre les agressions de toutes sortes, relèvent tout simplement du combat quotidien qu’elle livre contre ces privations. Une représentation diplomatique à Dakar avait pourtant prévenu : « on peut  aider les Sénégalais à changer de gouvernement, mais pas mettre de l’argent dans leur poche.» En 18 mois de gouvernement sans réelle gouvernance, les Sénégalais ont appris à leur dépends cette terrible prédiction.

Macky Sall n’avait d’autre choix que de trouver le fusible qui doit sauter en pareille  circonstance, pour tenter de sauver l’armure déjà fendue. Abdou Mbaye en technocrate froid ne pouvait continuer de servir de bouclier de protection à un président sans vision, un gouvernement aux résultats faibles et à l’efficacité médiocre. Rien sur la baisse des prix des denrées de première nécessité, la fourniture de l’électricité, les campagnes agricoles, les préventions contre les inondations, l’école rénovée et pacifiée, l’emploi des jeunes ne reflétait un tantinet d’espoir de réalisation. Même la traque ciblée des hommes de l’ancien régime, dont l’actuel Premier Ministre, ancien Garde des Sceaux était l’exécutant zélé, n’a pu franchement susciter l’enthousiasme et l’espérance auxquels les Sénégalais pouvaient s’accrocher même comme un adjuvant ou un exutoire pour prolonger l’état de grâce présidentiel.
Faute de n’avoir pu étayer un terrain gouvernemental  en désastreux état  et empêcher les éboulements en perspective, Abdou Mbaye devait tout simplement céder. Céder sa place à celle qui apparaissait la plus engagée à jouer les gros bras et les bras armés du Président, pour le défendre contre vents et marées  contre l’inertie des alliés et la défiance populaire rampante. Un PM détenant par devers lui une lettre de démission en permanence et se prévalant publiquement d’une grande célérité de rédaction pour l’écrire ne peut demeurer plus longtemps avec un président pressé, prêt à changer les règles de passations des marchés publics, pour réaliser « ses projets. » Les élections locales pointent à l’horizon, et la première sanction s’annonce déjà sévère pour l’APR et son chef, faiblement implantés dans le maillage territorial. Quoiqu’on ait pu dire sur les relations incestueuses entre l’ancien PM et les milieux d’affaires, les conflits d’intérêts réels ou présumés et son implication vraie ou supposée  dans la gestion des biens de Habré, Abdou Mbaye et son Président ne se situent pas dans les mêmes tempos. Leur divergence est d’ordre éthique. L’éthique de conviction pour le gestionnaire Abdou Mbaye convaincu que pour structurer une économie durable, il est nécessaire d’en asseoir les bases. L’éthique de responsabilité pour Macky du politique qui veut réaliser ses promesses et tous les matins consulte son agenda  et compte les jours.
Pour accélérer la cadence, le Président Macky Sall met en selle Mme Aminata Touré en espérant que sa formation d’économiste et son politique constitueront le cocktail adéquat pour allier deux logiques apparemment inconciliable par ces temps difficiles. Avoir une formation en économique est une présomption de compétence, mais ne donne pas la compétence pour gérer un pays. Rien dans ce qu’on l’on sait de sa carrière ne permet de croire qu’elle en a les aptitudes. Tout dans son frénétique déploiement, sa tumultueuse gestion des affaires judiciaires, sa méconnaissance des procédures administratives, ne la prédisposent à ce poste. La gestion de l’économie exige d’autres compétences que l’acharnement thérapeutique et la médiatisation à outrance. Dans les années Chirac, Lionel Jospin ancien secrétaire national du PS français rétorquait à Jean Pierre Safarin très médiatique PM, que « la communication n’est pas l’action.»  Mme Touré est adepte des coups médiatiques et se fait peu de soucis pour les revirements et autres de formes de reniement. La désinvolture avec laquelle elle a traité les décisions de la Haute Cour de la CEDEAO sur l’interdiction de sortie de territoire de Karim et Cie, la « main basse » faite sur le chèque issu de la traque des biens mal acquis au détriment du ministre du budget, sa reculade devant la médiation pénale qu’ elle rejetait péremptoirement avant de l’accepter timidement sur l’affaire Tahibou Ndiaye, le mépris souverain qu’elle a affiché  contre les syndicalistes du Sytjus avant d’avaliser le compris, les manipulations judiciairo-politiques, pour évincer le Procureur Ousmane Diagne et protéger Barthémely Dias d’une poursuite devant les Assises, ne lui donnent pas un profil idéal dans sa nouvelle posture. Sur le terrain  politique, les alliés de Benno Bok Yakar ont du souci à se faire, car tout porte à croire qu’elle œuvra essentiellement à un recentrage politique sur l’APR. De talent de négociateur, elle n’en recèle point. Sa propension la conduira plutôt vers l’entêtement et au forcing, au détriment des solutions partagées.
Il a été reproché à Abdou Mbaye son absence de culture politique. Mais sa capacité d’écoute ses approches rationnelles de gestions des relations, son souci d’évaluer et de mesurer avant d’agir tranchent avec le rouleau compresseur de « Mimi » pour qui souvent la fin justifie les moyens. Il me revient personnellement un souvenir indélébile, quand un soir de la campagne présidentielle de 1993, Mimi Touré Directrice de Campagne du candidat Landing Savané venait juste « écrabouiller » Ndella Sabara socialiste dans un débat télévisé. Le peu de respect qu’elle avait pour son adversaire reflétait malgré un talent oratoire avéré, une intolérance désopilante. Grisée par ce succès médiatique, elle conduira quelques jours plus tard une escouade de jeunes sbires pour envahir le Soleil à qui elle reprochait un traitement trop partisan au détriment de son candidat. Elle a tout simplement oublié que Landing s’étant déclaré avant candidat sans illusion ne drainait pas les foules. Passant sous le boisseau sa calamiteuse campagne, elle s’en prenait ainsi aux journalistes du Soleil coupables à ses yeux des désertiques meetings de Landing dont le capital-sympathie et la cote d’estime étaient tout de même appréciables.  En fera t-elle de même quand Le Président Macky, son gouvernement et son épouse squattent littéralement la RTS et trustent les pages du Soleil par une propagande inouïe. Autre temps, autres mœurs.
Le choix du Président aurait du porter sur un homme ou une femme d’équilibre, féru de gestion et politiquement habile pour gérer les diversités politiques de Benno, redonner l’espérance aux Sénégalais et non les divertir par des artifices politiques sans lendemain. C’est faute d’avoir compris cette stratégie, que le président s’est trompé d’alternative en portant son choix sur Mme Touré. A moins qu’il ne s’agisse que d’une solution de transit pour remettre l’APR en orbite, tenir en laisse les alliés, barrer la route aux velléités  de rassemblement de la famille libérale, nettoyer les écuries d’Augias, avant de confier en 2015, la gestion de notre pays à des mains plus expertes. A cette fonction « essuie-glaces » Mme Touré a bien le profil de l’emploi.

Par Momar Seyni Ndiaye (journaliste)

seneplus.com

7 Commentaires

  1. Pour moi, ce nouveau gouvernement est un non événement.Quelque soient les personnes qui la composent, les populations ne sont intéressées que par les résultats.Cependant, je pense que chaque ministre, aprés avoir bénéficié de la confiance du Président de la république,devrait se présenter devant l’Assemblée nationale,notamment, devant la commission, en charge de son département, pour prouver ses compétences à gérer son secteur. Une véritable rupture commencerait par cela. Par ailleurs, je pense que ce changement de gouvernement traduit un échec cuisant de la politique d’ajustement et d’austérité qui ne disait pas son nom, mise en oeuvre depuis le mois d’avril 2012, par le nouveau régime.L’austérité ne passe pas, et les populations l’ont rejeté. Pour terminer, je voudrais juste dire aux nouvelles autorités de distinguer la Vision du Programme. Deux choses indissociables, mais distinctes. [email protected]

  2. Momar Seyni, votre pseudo analyse ne vaut rien. Vous avez toujours été un piètre journaliste, et c’est sans doute pourquoi vous n’osez jamais assumer votre plume. Sous le Ps, vous avez sans doute vu pire, mais vous avez bien passé la pommade, pour avoir votre strapontin à la Société des Eaux. De quelle expertise vous prévalez-vous pour donner une note à quelqu’un ? Quelle est votre formation et quels sont vos faits d’expérience, d’arme, en dehors de votre passage oublié au Soleil où vous n’avez été que l’ombre de vous-même !

  3. Analyse 2/10. Désolé mr le journaliste attends qu’elle nous pose des actes de mauvais choix dans des jrs, mois ou année a venir pour cette analyse qui je penses n’est pas le bienvenu, donc faire un jugement de si tot ou la personne n’a méme pas pris service pr faire ces analyses comme un enfant de classe d’élémentaire. Soit professionnel

  4. De toute les façons le peuple suit l’évolution du cinquinnat de macky sall et le dernier mot nous reviens donc faire ces analyses je me dis parfois ces journalistes qui les a formés.

  5. Une analyse?ah wi?comme par enchantement des dinosaures de la presse réapparaissent.
    il s’agit de ces journalistes adeptes du compte rendu dithyrambique sous Diouf.Des journalistes plus militants que des encartés du PS.A cette époque le soleil ne brillait que pour une certaine presse.Celle qui était du bon coté.Des journalistes lisses ,sans aspérités,prompts a chanter les louanges du régime de diouf.C’est de cette époque que date le désamour entre les sénégalais s te l’astre de Hann qui ne s’en reléve toujours pas.
    Ces « grands » du métier ne le sont que du fait du respect qu eles années impossent aux àplus jeunes vis a vis de ceux là qui

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