Le journaliste et écrivain Abdou Latif Coulibaly a déclaré, vendredi à Dakar, qu’il n’est « pas juste de circonscrire la corruption au Sénégal à partir de 2000 », mais a estimé que le problème s’est aggravé à partir de cette année.
« Il n’est pas juste de circonscrire la corruption au Sénégal à partir de 2000, mais il faut quand même considérer qu’à partir de cette année le problème a été aggravé » du fait notamment de « l’incompétence de ceux qui sont responsable de cette situation », a-t-il soutenu.
M. Coulibaly qui intervenait à l’ouverture du deuxième Forum panafricain sur la démocratie et la coopération a soutenu que sous l’ère du Parti socialiste (PS, opposition) avant 2000, il était « très difficile de dire : +voilà des actes de corruption avérée et des points de preuve qu’il faudra faire valoir devant la justice pour accuser ceux qui sont responsables+. »
Aujourd’hui, a-t-il dit, « c’est plus facile. Même si vous regardez la presse, il y a l’espace formel pour sortir des cas de corruption avec documents qui sont falsifiés ».
Il a évoqué « la capacité des socialistes à dissimuler et leurs compétences à ne pas laisser des preuves », en comparaison de « l’incompétence des autres aujourd’hui à nourrir le travail des journalistes et à nous donner gracieusement des preuves à l’appui ». « C’est une différence fondamentale », a ajouté le journaliste écrivain.
Il a relevé que « de hauts fonctionnaires sont épinglés tous les jours dans les journaux et à la limite, reçoivent des promotions pour dire que +vous avez bien très fait, vous n’avez rien fait+. »
Cela dit, le Sénégal n’est pas le seul pays africain où la corruption est présente, a-t-il fait valoir, donnant l’exemple de la Côte-d’Ivoire où le président Laurent Gbagbo a fait emprisonner, il y’a de cela un an, « plus d’une vingtaine de personnes qui avaient la responsabilité de gérer la production de cacao et de café », deux ressources importantes après le pétrole.
Le journaliste a précisé que ces personnes ont détourné, d’après les estimations, plus de 350 milliards de francs CFA.
En Guinée, a-t-il renseigné, « le régime de Lansana Conté a pu détourner entre 1984 et au moment de son départ du pouvoir au moins 1500 milliards de francs CFA. »
ASB/BK
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