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Analyse : « Macky-Idy : Ce sont des « Je » de pouvoirs et un jeu d’échecs » (Dr Momar Thiam, expert en com’ politique)

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Dr Momar Thiam, expert en communication politique, est assez catégorique : le nouveau compagnonnage politique entre le président Sall et Idrissa Seck est la rencontre de deux égo très forts. Et de ce fait même, Une rencontre entre deux « Je », qui est le lit, à la fois, d’un « Je » de pouvoir(s) et d’un jeu d’échecs. « Tous les deux ont leur agenda propre, dont l’intersectionnalité dépasse ce qu’impose ce qu’ils ont désigné comme l’intérêt supérieur du pays, qui les aurait réunis ». Les deux hommes ont agi en solitaires dans le processus concoctant ce mariage politique de raison. Idy n’a informé aucun de ses lieutenants et à trois heures du remaniement du 1er novembre dernier, le rewmiste Yankhoba Diattara qui a été nommé ministre (Economie numérique et Télécoms) assurait encore sur une radio : « Nous n’entrerons pas au gouvernement ».   Seuls les grands chefs religieux du pays étaient mis dans la confidence de façon tacite, puisqu’ils ont œuvré à rapprocher les deux hommes, Macky et Idy.

M. Thiam, qui connait les ressorts des deux acteurs, pour les avoir vu se révéler et (tenter de) progresser vers le sommet du pouvoir sous le président Wade, dont lui-même a été en charge de la communication de la campagne victorieuse en 2000, jette un éclairage argumenté: «  Macky Sall se dit qu’en cas de défection de sa majorité actuelle, notamment le PS et l’AFP quasi-obligés de présenter un candidat propre à leur formations respectives, à la présidentielle de 2024, il aura une solution de rechange avec une nouvelle majorité constituée de ses (ex) frères libéraux qui viennent de se rallier à son régime : Les rewmistes, le PLD/ And Suqqali qu’Oumar Sarr vient d’accoucher du PDS, dont il est l’ex-numéro 2 de fraîche mémoire. Des personnalités politiques anciennement du PDS originel aussi, qui ont des fiefs, comme Modou Diagne Fada (Darou Mousty) ou Abdoulaye Baldé (Ziguinghor), qui se sont ralliés un peu avant l’élection présidentielle de février 2019».

Quid d’Idy ? « Idrissa Seck n’abdique pas ses ambitions pour 2024. Il n’est pas évident qu’il soit prêt à céder à Macky Sall la mainmise sur son apport dans cette nouvelle majorité présidentielle. Dès l’annonce de ce gouvernement de Toussaint, Idy a réagi publiquement, dans la minute qui suit. Dans une conférence de presse. Couverte, entre autres, par la télévision gouvernementale, la RTS. Comme un Premier ministre, c’est lui qui a expliqué (justifié ?) le sens et les tenants du ralliement de Rewmi à  Macky Sall. Or, il dirige désormais le Conseil Economique, Social et Environnemental, un organe qui nous a plutôt habitués à être la Grande Muette des corps constitués et institutions de la République. « Habituellement, son président émet des avis au nom des membres du CESE et remet un rapport annuel au président, de manière solennelle. Idy ne veut pas incarner une « institution dormante » et se vivre comme tel, mais plutôt se positionner en acteur écouté sur les politiques publiques et ayant un effet de levier sur leur mise en œuvre », indique M. Thiam.

Aussi, Tract n’a pas manqué de demander au Dr Momar Thiam, co-initiateur de la fameuse Marche bleue victorieuse d’Abdoulaye Wade, si le clash est donc inévitable entre les deux hommes, occupés à ce « Je » de pouvoir(s) et à ce jeu d’échecs. Deux exercices propres à mettre, rapidement, les nerfs à rude épreuve.  Sa réponse prospective ? « Oui, à moyen terme, il y aura clash : soit Idrissa Seck, après avoir émis des propositions et avis au gouvernement et au Président Sall, portés à l’attention du public, aura beau jeu de dire : « Vous ne m’écoutez pas. J’étais là dans l’intérêt du Sénégal. Alors, je pars ». Soit, c’est le président Sall qui le prendra de vitesse et le limogera, si la dualité devait devenir vite très antagonique ».

Tract

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