Anciens alliés, nouveaux pourfendeurs : Les cinq dépités de Benno Bokk Yaakaar

Dans une coalition aussi gigantesque que celle de Bennoo bokk yaakaar, il faut savoir jouer la survie en se rebellant sous peine d’être écrasé par les forts. Les petits alliés de Macky Sall l’ont bien compris en décidant de cavaler seuls pour les prochaines Elections législatives.
C’est un sursaut d’honneur. Me El Hadji Diouf, Moussa Tine, Imam Mbaye Niang, Talla Sylla, Serigne Mansour Sy Djamil se sont lancés, dans le cadre des Législatives du 1er juillet prochain en cavaliers seuls. Ils n’ont pas voulu se laisser avaler par le «monstre» politique que constitue la Coalition Bennoo bokk yaakaar (Bby) à laquelle ils appartenaient, pour le seul tort d’être faibles en termes de poids électoral. De ce fait, la dynamique unitaire vendue par la coalition Bennoo bokk yaakaar qui a emporté Abdoulaye Wade le 25 mars dernier, n’est pas absolue pour les besoins de la conquête de l’Assem­blée nationale. Pour éviter d’être victimes d’une répartition de places de candidature à la députation basée sur «la raison du plus fort», ces leaders de parti et membres de cette coalition présidentielle ont préféré aller en solo, quoique collaborateurs de Macky Sall pour certains.
Cette «rébellion» était peu attendue de l’imam Mbaye Niang. En effet, le secrétaire général du Mrds est ministre-conseiller auprès du Pré­sident Macky Sall manifestement assoiffé de majorité parlementaire. Sa candidature solitaire était d’autant plus inattendue que Mbaye Niang avait démarré son idylle avec Macky Sall avant le premier tour de l’élec­tion présidentielle en intégrant la Coali­tion Macky2012 et partageant le programme du candidat Yoonu yokkute (Voix de l’espoir). Mais les places étaient si disputées à Bby qu’il risquait de partir sans ses collaborateurs. Il s’est trouvé que le Mrds avait un cheval à faire valoir. Il s’agit de Oustaz Alioune Sall. Le prêcheur de Sud Fm est la vedette de cette campagne même s’il occupe la troisième place sur la liste nationale du Mrds. Comme la saveur d’une campagne l’exige, Imam Mbaye Niang s’est permis de lancer des pics à son nouveau patron de la Présidence. Cela en soutenant que ce dernier «ne doit pas battre campagne» pour des élections qui ne le concernent pas. N’en déplaise à ses alliés comme Idrissa Seck qui soutient le contraire.

UNITE ECORNEE
L’unité de Bby souffre également du solo d’un autre membre, celui du leader du mouvement Bess du ñakk. Serigne Mansour Djamil est en train de sonder son électorat pour espérer peser lourdement sur la balance, le 1er juillet prochain. Zappé par Macky Sall lors de la création de son gouvernement, le guide religieux a très tôt senti les longs couteaux lors de la confection des listes de Bby pour annoncer son intention de faire cavalier seul. Toutefois, son discours reste dans «le politiquement doux».
Le plus loquace parmi les «rebelles» de Bby reste Me El Hadji Diouf. L’allié de Moustapha Niasse au premier tour de l’Election présidentielle persiste et signe à haute voix que la mission de Bby est terminée depuis le 25 mars dernier. «L’objectif était de faire partir Abdoulaye Wade. Après, la coalition devrait être dissoute», estime-t-il. Cette tête de liste de la coalition Leeral pousse ses saillies jusqu’aux conclusions des Assises nationales. «C’est de la farce», re­grette-il. Son concurrent à la députation, Moussa Tine, est loin de remettre en cause la pertinence des Assises. Néanmoins, le patron de l’Alliance Pencoo est en train de battre campagne sous sa propre bannière. A l’occasion, il s’autorise des critiques à l’encontre de l’actuel chef de l’Etat en l’accusant de «mener une campagne électorale déguisée» à travers la délocalisation de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres. Son ancien camarade du Jëf-Jël n’a pas fait dans la dentelle en s’adressant à son allié Macky Sall. Il l’a disqualifié de choisir le prochain président de l’Assemblée nationale. En effet, Talla Sylla s’est également désolidarisé de Bby en créant la liste Wa Sénégal dirigée par Bruno D’Erneville. Ils étaient tous anciens alliés de circonstance du can­­didat malheureux à la Prési­den­tielle, Ibrahima Fall. A coup sûr, les marchandages politiques post-législatifs n’ignoreront point la vérité des urnes.

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