La plus grande tragédie maritime de l’histoire C’était le 26 septembre 2002 ! 1.953 personnes perdirent la vie en une nuit calme, mais pluvieuses au large de l’océan atlantique. Il n’y eut que 64 rescapés. Le Joola chavira ! Pourtant, quand le navire quittait le port de Ziguinchor le jeudi 26 septembre 2002 à 13h30 pour effectuer sa troisième rotation depuis sa réparation, il ne transportait que 809 passagers à bord en possession d’un billet, plus les 52 militaires membres de l’équipage. Du moins, officiellement. Il descendit le fleuve Casamance lentement. Après 3 tours d’horloge, le bateau accosta à Carabane. Ici, 185 passagers et des marchandises sont embarqués. Toujours officiellement. On remarqua, quand même, que le navire s’incline dangereusement à tribord. Malgré tout, des passagers montèrent sans billet. Le Navire était construit pour transporter 580 personnes. Pourtant, à 18h après l’escale de Carabane, il y avait 1.046 personnes à bord. Toujours officiellement, suivant la vente des billets. Des enfants de moins de 5 ans aussi… 32 enfants de 10 à 15 ans des écoles de football de Ziguinchor. Des étudiants.
Pendant l’escale de Carabane, le ciel s’assombrit et une forte pluie a commencé à tomber. Quand » Le Joola » a quitté l’île la visibilité était quasiment nulle ; le bateau a vite disparu dans le brouillard en direction de l’océan.
A 18h45, l’équipage envoya un message au centre de coordination des opérations de la Marine à Dakar pour indiquer que le navire était sorti du fleuve Casamance et qu’il poursuivait normalement sa traversée dans l’océan. Le temps était calme mais très pluvieux.
Le dernier appel a été donné à 22h pour signaler que tout allait bien à bord. Un peu avant 23h » Le Joola » naviguait à 40 km des côtes de la Gambie à environ 170 km au sud de Dakar dans une mer houleuse avec des coups de vents à 50 Km/h et sous une forte pluie. C’est là, le dernier signe de vie du Joola. On sait juste que lors de ses voyages, au restaurant, l’ambiance était à la fête. Un orchestre faisait danser les passagers. On sait qu’il y avait beaucoup de jeunes qui étaient sur le pont. On sait que des passagers dormaient dans les cabines. On sait que tout ce monde n’a rien vu venir : Des bourrasques de vent. L’inclination du ferry. Des passagers se précipitant en masse du côté bâbord. Déséquilibre du navire. Des gens tombant les uns sur les autres. Le monde s’incline. La vie se renverse sur le côté. Et l’eau qui s’engouffre par les hublots. Brutalement, en moins de cinq minutes …
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