L’État a arraché à Bibo Bourgi ses concessions minières pour l’exploitation de calcaires dans la forêt classée de Bandia, d’argiles et de latérites à Tchicky et pour l’installation d’une cimenterie dans la forêt classée de Thiès. Ce, pour non-respect de ses engagements.
La décision prise par décret présidentiel était passée inaperçue. Bien avant de procéder à saisie des biens et autres comptes de Bibo Bourgi, poursuivi pour complicité d’enrichissement illicite, l’Etat a annulé les concessions minières pour l’exploitation de calcaires dans la forêt classée de Bandia, d’argiles et de latérites à Tchiky et pour l’installation d’une cimenterie dans la forêt classée de Thiès octroyées à la Société sénégalaise des industries (Sdi) qui appartient au complice présumé de Karim Wade.
Selon les informations de Libération, c’est le Président Macky Sall lui-même qui a pris un décret, à la suite d’une mise en demeure servie à la Sdi par le ministère des Mines, pour casser la décision prise par son prédécesseur. Par décret 2009-728 du 3 août 2009, Me Abdoulaye Wade avait octroyé des concessions minières à la Sdi pour l’exploitation des calcaires dans la forêt classée de Bandia, d’argiles et de latérites dans la zone Tchiky et une installation d’une usine dans la forêt classée de Thiès. Ce décret sera suivi par un arrêté n°6.862/mepn du 29 juin 2011 autorisant à la Sdi l’occupation d’un périmètre de 121ha 15a 22a dans la forêt classée de Bandia. Un autre arrêté, sera signé le même jour, pour autoriser la Sdi à occuper un périmètre de 442 ha 49a 94ca dans la forêt classée de Thiès.
L’Etat avait remarqué que Sdi n’avait fait aucun investissement sur les sites attribués, malgré ses engagements. A la suite d’une mise en demeure, le ministère des Mines avait conclu que les justifications avancées par la société, ne constituaient pas des motifs valables. Sur la base de ces constatations, Sdi avait été informée que l’Etat se réserve le droit de prononcer, sans délai, le retrait du décret en application de l’article 32 du Code minier qui dispose que la concession minière peut faire l’objet de retrait par décret après mise en demeure non suivie d’effet dans un délai de trois (3) mois, pour les motifs de non-respect des obligations et engagements définis dans la convention minière et de non-réalisation du programme de travaux et des budgets annuels.
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