Il y a un peu plus d’un an, le gouvernement du Sénégal s’oppose à la Sonatel à propos d’un accord entre l’Etat et la société Global voice. Cette dernière avait pour mission de collecter les ressources provenant d’une augmentation des tarifs sur les appels téléphoniques internationaux entrant d’environ 20 % pour reverser le produit à l’Etat, représenté par l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Ces revenus sont estimés à 5 milliards de FCfa par mois. Selon le document contenant les remarques du chef de l’Etat distribué lors de la rencontre, « les travailleurs de la Sonatel, qui « n’avaient rien compris dans un conflit opposant l’Etat à leur entreprise, probablement induits en erreur par certains, s’étaient opposés à l’initiative. Les syndicalistes avaient menacé de suspendre le service du téléphonique du pays. Pour éviter une épreuve de force dont seuls les travailleurs seraient victimes, l’Etat avait décidé de prendre du temps d’étudier les arguments de la Sonatel et de recueillir différents avis en suspendant l’application de l’accord ».
Depuis, l’Etat a perdu 60 milliards qu’il gagnait dans l’application de cet accord, lit-on dans le document.
Le gouvernement a rappelé son droit souverain de contrôler le trafic international entrant et d’y ajouter la taxe qu’il veut, la Sonatel étant compétente uniquement pour les tarifs des appels sortants. Il a aussi le droit de lutter contre la fraude téléphonique, mais ne dispose actuellement d’aucun moyen d’accéder aux compteurs des appels sur lesquels la Sonatel doit payer une redevance, ajoute le texte.
Devant les arguments de la Sonatel sur un probable détournement du flux des appels entrants sur le Sénégal, le gouvernement a répondu que le risque n’est pas prouvé, car d’autres pays africain ont déjà institué ce système.
Mbaye Sarr Diakhaté
(Source : Le Soleil, 11 août 2011)