Tant que l’Etat du Sénégal faisait face à la Sonatel comme seul opérateur de téléphonie opposé à la surtaxe sur les appels entrants internationaux, il pouvait fouler au pied toutes les considérations divergentes sur cette mesure. Mais la donne pourrait très vite changer car Tigo et Expresso vont tourner le dos à l’Etat qui va bientôt se retrouver seul dans ses explications sur le bienfondé de cette surtaxe qui divise les opérateurs et l’opinion.
Lors du dernier séminaire sur la tarification internationale tenue le 14 décembre dernier au Méridien, Boubacar Bâ, le représentant de Tigo au séminaire a reconnu l’impact négatif de cette surtaxe imposée par l’Etat du Sénégal. « Plus les tarifs sont élevés, plus les carriers sont encouragés à chercher des routes alternatives pour acheminer leur trafics tout en préservant leur marges. Par conséquent, Tigo a enregistré une baisse de 12 à 15% de son volume de trafic » explique M. Bâ. Il ajoute que Tigo a appliqué la réciprocité, ce qui les a amenés à augmenter leurs tarifs. D’autant plus qu’on nous demande de payer à 30 jours ce qu’on va recouvrer en 60 jours. Nous subissons la surtaxe parce que c’est la réglementation, mais cela nous pose beaucoup de problèmes de trésorerie », explique Boubacar Bâ.
En revanche, le directeur général de Expresso est quant à lui allé droit au but dans la problématique sur la surtaxe des appels entrants internationaux. « Expresso se range derrière ses aînés Sonatel et Tigo ». Une déclaration qui a provoqué une hilarité générale dans la salle.
La Sonatel a quant à elle présenté un document sur lequel ses experts estiment qu’il y a un risque de perte de 25 milliards Cfa par an. Toujours selon les mêmes experts, l’Etat perdrait dans un proche avenir 6 milliards de francs Cfa par an concernant la Tva.
Seninfos avec l’Obs
Appels entrants: Tigo et Expresso rejoignent Sonatel contre la surtaxe et le décret de Wade
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