Les iPhone dévoilés mercredi au siège de Cupertino sont des versions plus sophistiquées — plus rapides notamment — de l’iPhone X («10») présenté l’an dernier pour fêter les dix ans du téléphone intelligent d’Apple, dont la compagnie est très dépendante financièrement.
Le groupe a présenté le modèle en deux tailles: 5,8 pouces (14,7 cm) et un modèle «Max» avec un écran de 6,5 pouces (16,5 cm). Très attendu, le prix de vente du Xs est le même que l’X l’an dernier: 999 dollars aux États-Unis pour la version de base. Le Xs Max, quant à lui, sera vendu à partir de 1 099 dollars.
«C’est l’iPhone le plus avancé que nous ayons jamais créé», a affirmé le PDG Tim Cook, chemise bleue et baskets blanches, sur la scène du Steve Jobs Theater, à propos de l’iPhone Xs.
Apple a donc choisi de vendre le Xs au même prix que le X: 999 dollars aux États-Unis pour la version de base. Le Xs Max, quant à lui, sera vendu à partir de 1 099 dollars. Ils seront livrés à partir du 21 septembre.
Le groupe a notamment insisté sur la qualité de l’écran OLED et de l’appareil photo, qui permettent tous deux de mieux profiter de la vidéo et des applications de réalité augmentée, deux domaines sur lesquels Apple travaille, cherchant à diversifier ses activités face à un marché mondial du téléphone intelligent en panne.
Comme attendu, Apple a aussi présenté une version moins onéreuse, le iPhone Xr, vendu à partir de 749 dollars et disponible en octobre. Il dispose en grande partie des mêmes fonctionnalités que le Xs, mais avec un écran LCD plutôt que OLED et un châssis en aluminium plutôt qu’en acier.
Le Xs et le Xs Max seront disponibles en précommande à partir de vendredi, pour livraison le 21 septembre.
«Nous voulons atteindre autant de clients que possible», a indiqué Phil Schiller, un des dirigeants du groupe, responsables du marketing mondial.
Segmentation très haut de gamme
Pour l’analyste Avi Greengart (GlobalData), «Apple a extrêmement bien joué» mercredi, notant que l’iPhone Xs Max devrait «se vendre très, très bien» tandis que l’iPhone Xr devrait «attirer ceux qui ne peuvent s’offrir un iPhone X». Tout cela «devrait faire augmenter le prix de vente moyen» pour Apple, dit-il.
La stratégie du très haut de gamme permet à Apple de maintenir jusqu’à présent sa part de marché tout en continuant d’augmenter son chiffre d’affaires issu de ses téléphones, un bon moyen de compenser l’atonie du marché mondial, complètement saturé et marqué par la concurrence croissante des groupes chinois.
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Apple peut, de plus, compter sur un socle d’aficionados indéfectibles, prêts à casser leur tirelire pour s’offrir le dernier-né de la gamme.
Dès l’ouverture de son spectacle ultra huilé au décorum hérité de son fondateur Steve Jobs aujourd’hui décédé (une scène immense et dépouillée sur fond noir), Apple avait annoncé avoir déjà vendu 2 milliards d’appareils mobiles.
«Nous sommes sur le point de livrer notre deux milliardième appareil fonctionnant sous iOS», système d’exploitation mobile d’Apple au cœur des iPhone et des iPad, s’est vanté Tim Cook.
Le groupe a aussi présenté sa quatrième version de montre connectée AppleWatch, qui a notamment un écran 30 % plus grand et davantage de fonctionnalités liées à la santé, comme un détecteur de chute et la possibilité de réaliser un électrocardiogramme.
Une façon de s’adresser à un public vieillissant, mais connecté tout comme à de jeunes hipsters vivant à cent à l’heure.
Ces annonces confirment qu’Apple est à la «croisée des chemins», dix ans après le premier iPhone, estime le cabinet CB Insights. «Apple est clairement en train de se renforcer dans la réalité augmentée et les « wearables » (accessoires à porter sur soi comme l’Apple Watch)», mais le prochain produit révolutionnaire d’Apple — comme l’ont été l’iPod ou l’iPhone — «se fait toujours attendre».
Avec environ 12 % du marché mondial, la firme à la pomme a perdu au deuxième trimestre sa deuxième place, détrônée par le chinois Huawei qui connaît une croissance ultrarapide, selon les cabinets Gartner et IDC.
Malgré les polémiques, (optimisation fiscale, conditions de travail chez les sous-traitants, dépendance à la technologie, prix élevés, obsolescence programmée, panne d’inspiration…) rien n’y fait, Apple continue d’engranger des bénéfices record ces dernières années.
Preuve de la confiance des investisseurs, Apple a franchi début août le seuil symbolique des 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière, devenant le premier groupe privé à franchir cette barre.
Mercredi, le titre Apple a fini la séance en repli de 1,24 %.