La technologie Flash est devenue ces derniers temps la cible de bien des critiques. La publicité sur les sites Web l’a mise au premier plan assez tôt, mais des services tels que YouTube et DailyMotion l’ont rendue incontournable. Le Flash est au cœur d’une guerre de communication entre Apple et Adobe, le premier faisant fi du fameux lecteur sur plusieurs produits phares.
Alors que l’on se dirige vers les trois ans de l’iPhone, Apple n’a jamais autorisé le lecteur Flash à y être installé. La situation a longtemps été floue, avec des percées « d’espoir » lorsqu’un responsable d’Adobe indiquait par exemple être en train de travailler avec Apple sur ce sujet. Mais au final, les commentaires récents de Steve Jobs enterrent complètement l’opportunité, tant les attaques deviennent claires et sans plus aucune subtilité.
La sortie de l’iPad a complètement relancé la machine et les propos de Steve Jobs ont vu le pH des arguments baisser de manière drastique. Le PDG d’Apple a en effet tenu différentes petites conférences privées, notamment avec les journalistes de certains grands journaux, comme le Wall Street Journal. À chaque reprise, Jobs a énoncé une liste de qualificatifs bien peu positifs.
« Dépassé », c’est ainsi que le patron de la coopérative fruitière a résumé la technologie Flash. Au travers des entretiens, il a abordé non seulement la consommation excessive des ressources du lecteur Flash, mais également son manque de sécurité. Il est par exemple revenu sur le Flash en tant que source principale des plantages du navigateur Safari sous Mac OS X, mais c’est surtout l’iPad qui est devenu un vecteur argumentaire.
En effet, Apple a annoncé que l’autonomie de sa tablette était d’environ 10 heures. Jobs a indiqué qu’il n’aurait pas fallu compter plus de 1h30 si l’iPad avait pu lire le contenu Flash sur des sites qui l’utilisent de manière intensive. Il a d’ailleurs trouvé un mot qui illustre parfaitement ce qu’il pense de la consommation de cycles du processeur : « goinfre ».
Pour ceux qui n’en auraient pas eu assez, Jobs a comparé Flash à différentes technologies dont le constructeur s’est débarrassé les années précédentes :
- Le lecteur de disquettes
- Les anciens ports de données, dont son propre FireWire 400, désormais introuvable sur les machines de la marque
- Les écrans rétro-éclairés CCFL, maintenant tous passés à l’aire des LED, en dehors du Cinema Display 30 pouces
- Le CD qui, s’il dispose encore de lecteurs optiques sur le Mac, est devenu moins intéressant depuis que les médias se sont dématérialisés
Les arguments de Steve Jobs ne sont pas forcément tordus, car la technologie d’Adobe est effectivement gourmande en ressources processeur, sans pouvoir tirer parti d’un grand nombre de cartes graphiques. Le problème d’Adobe tient à ce que le Flash n’est pas simplement, c’est une plateforme. De fait, elle doit fonctionner partout de la même manière, limitant les optimisations spécifiques à chaque plateforme et matériel.
Mais quand Jobs annonce que se passer de Flash sera « trivial », on tombe clairement dans l’exagération. Il prône l’utilisation du HTML 5 et de la fameuse balise < video >, mais il n’explique pas que tous les navigateurs ne la gèrent pas encore, et certains de manière différentes, en fonction du codec vidéo choisi. Par exemple, Safari et Chrome supportent le H.264, tandis que Firefox et Opera tendent vers l’Ogg Theora. De plus, résumer Flash à un simple lecteur vidéo est assez grossier : comment devraient faire les sites Web qui ont besoin de la publicité pour exister, si Flash doit être enlevé ? Les publicitaires ne sont pas prêts à revenir à l’aire du statique.
Et si l’explication était au final plus simple ? Un développeur spécialiste du Flash, Morgan Adams, a indiqué récemment que la technologie ne gérait pas le multitouch tactile mais seulement le mouse over de la souris. Si tel est le cas, pourquoi le PDG tourne-t-il autour du pot ?
Source de l’Information : Valleywag