Apple, le groupe américain connu pour avoir révolutionné le monde de l’informatique et du téléphone portable avec son célèbre iPhone, est devenu jeudi la première entreprise privée à valoir plus de 1000 milliards de dollars en Bourse.
Ce cap symbolique a été franchi quand l’action a atteint vers 11h50 le prix de 207,05 $ à Wall Street.
L’entreprise publique PetroChina avait brièvement franchi ce seuil des 1000 milliards en 2007 lors de son introduction en Bourse, mais était vite redescendue.
Même si, techniquement, cette étape n’est pas significative, les courtiers et investisseurs de Wall Street aiment bien le symbole que représentent les chiffres ronds.
«La barre des 1000 milliards est surtout psychologique en envoyant au marché un message de croissance et d’importance», remarque Howard Silverblatt, spécialiste des indices pour S&P Dow Jones Indices.
Dans la salle de marchés de la banque LBBW à New York, «il n’y a pas eu d’excitation particulière», a observé Karl Haeling, spécialiste des marchés pour l’établissement.
«Que l’entreprise vaille 990 milliards ou 1000 milliards de dollars en Bourse, cela ne change pas grand-chose pour les investisseurs», souligne-t-il. «C’est surtout la preuve de l’importance qu’a prise Apple» dans l’économie américaine, ajoute-t-il.
Tournis
Le groupe californien a encore fait preuve cette semaine de sa santé insolente en publiant ses résultats trimestriels, une performance qui a dopé l’action en Bourse au cours des deux dernières séances.
Les chiffres donnent le tournis : plus de 90 millions d’iPhone vendus depuis le début de l’année, 53,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires trimestriel pour un bénéfice net de 11,5 milliards, selon les chiffres annoncés mardi 31 juillet.
«Apple est une entreprise extraordinaire», résumait récemment Bill Gates lui-même, patron d’un autre mastodonte historique de la «tech», et grand rival d’Apple, Microsoft. Qui vaut 818 milliards de dollars à Wall Street. «Les géants technologiques font [tous] de très très gros bénéfices en ce moment, mais Apple en [engrange] l’essentiel», ajoutait-il sur la chaîne CNBC.
En Bourse depuis 1980, Apple n’y a pas toujours été aussi florissant, frôlant même la faillite dans les années 1990.
Le groupe a profité du succès de ses Mac, iPod, iPad et iPhone et de tous les services qui y sont associés. Il aligne depuis des performances record trimestre après trimestre.
Assis sur de colossales réserves d’espèces, Apple a aussi procédé ces dernières années à de nombreux rachats d’actions, dopant automatiquement la valeur du titre.
Les analystes s’inquiètent parfois de voir la marque à la Pomme ne pas sortir de produit innovant. Et régulièrement, les marchés boursiers bruissent de rumeurs sur une baisse possible des ventes d’iPhone, qui représente plus de la moitié de son chiffre d’affaires, et traquent le moindre signe de faiblesse du colosse.
Pour Benedict Evans, du fonds d’investissement Andreessen Horowitz et expert reconnu du secteur technologique, c’est justement cette capacité à ne pas faire ce qui est attendu, héritée de son charismatique patron fondateur Steve Jobs, qui constitue le plus d’Apple.
«La tendance qu’ont beaucoup de gens dans la ‘tech’ de présumer qu’un produit Apple va connaître un échec parce que [l’entreprise] fait des choix qu’ils n’auraient pas faits est l’un de (ses) plus gros avantages compétitifs», dit-il sur Twitter.
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