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Après 1 heure de débat, Wade demande une minute de silence pour Ndiawar Touré.

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SÉMINAIRE DU GOUVERNEMENT : Karim gâté par son papa en temps de parole…. Après 1 heure de débat, Wade demande une minute de silence pour Ndiawar Touré.

Pendant près de dix heures et sans répit, les membres du gouvernement et la mouvance présidentielle ont tenu hier un séminaire sur la communication gouvernementale.  Le président de séance et modérateur Abdoulaye Wade et son fils ont ravi la vedette aux ministres jusqu’à lasser le public. Il n’y avait qu’une succession d’exposés sur les réalisations du régime de l’Alternance. Le «club» de séminaristes qui ont scandé Sopi à l’arrivée du chef de l’E­tat dans la salle, a dû être peiné. Une fois sur son siège velouté, Ab­doulaye Wade campe le débat : «Ce n’est pas un meeting aujourd’hui ; il s’agit d’un séminaire de réflexion.» Tam­bours, trompettes et dithyrambes ont été laissés dans le jardin. Les esprits libéraux devaient accoucher les nouvelles orientations de la communication du gouvernement (et de Fal 2012, la coalition qui soutient la candidature du Pape du Sopi).

Il est 11h 15mn. Le modérateur et non moins président de la Républi­que décline les règles de l’exercice. Ses multiples casquettes se reflètent d’ailleurs dans la salle. En effet, Mouvement national des femmes du Parti démocratique sénégalais (Pds), responsables libéraux, sé­nateurs et députés, entre autres, siègent côte à côte. Le Président Wade souligne que l’objectif est de cogiter sur la communication gouvernementale. Mais que les orateurs devront savoir se résumer : «Je demande aux intervenants d’être brefs et précis. Sinon je serai obligé d’intervenir pour vous interrompre.» C’était parti pour un exercice d’étalage des réalisations du régime de l’Alternance.

Paradoxalement, il sera le premier à enfreindre cette règle en monopolisant la parole pendant presqu’une demi-heure, histoire de revenir sur ses activités menées à New York et en Arabie Saoudite en septembre dernier, alors qu’il était en vacances. Les oreilles ont supporté, malgré sa voix à peine audible du fait d’une mauvaise sonorisation. Puis, se sont succédé au micro, le Premier ministre Souley­ma­ne Ndéné Ndiaye et le ministre de l’E­conomie et des Finances Abdoulaye Diop.

Ce dernier a perpétué sa démarche communicationnelle caractérisée par le bourrage par les chiffres. Ce sont des chiffres à la pelle, partant du taux de croissance de 4% en moyenne réalisé sur la dernière décennie, mais qui est passé à 6% l’année écoule, à celui de l’inflation qui stagne à 3% , tout en se réjouissant de cette «pluie de milliards qui s’abat sur le Sénégal venant des bailleurs de fonds». Dès qu’il a conclu, le modérateur est venu ressasser ses propos. Le Président  Wade avait déjà commencé à dérouter les centaines de séminaristes. Il conserve encore la parole pendant un autre quart d’heure. La lassitude se lit sur les visages. On somnole par endroits. Des participants usent de dépliant pour s’offrir un peu d’air.

Ndiawar Touré
Il est 12h 40mn. On souffle quelque chose au modérateur. Séance tenante, celui-ci invite ses interlocuteurs, après plus d’une heure de travaux, à observer une minute de silence à la mémoire l’ex-député libéral et non moins défunt maire de Rufisque, Ndiawar Touré. C’est au tour de Karim Wade,  ministre d’Etat, chargé de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastruc­tures et de l’Energie de s’adresser à l’assemblée pour un monologue sur une coopération internationale réussie. Il déroule pendant une heure, avant de céder la place à son délégué chargé de l’Energie.

Ibrahima Sar met l’accent sur le plan Takkal. Son mentor reviendra à la charge, pour le conforter tout en démentant encore son père le Prési­dent, qui avait annoncé la fin des délestages pour le mois écoulé. «C’est la fin des délestages liés à l’approvisionnement en combustible. Il reste à résoudre le problème de la distribution», confie-t-il. Et il continue. Wade le modérateur a été obligé d’intervenir en sourdine pour prier le super ministre de conclure.

Cela est arrivé au grand soulagement de l’assistance. Néanmoins, le chef de l’Etat prévient les Ong et autres disciples et guides religieux, que «l’ère des exonérations fiscales est terminée». Il explique que cela coûte annuellement 300 milliards de francs Cfa à l’économie nationale alors qu’«un pays a besoin d’argent pour se développer».

Mais même le Président Wade a été finalement gagné par la lassitude. «Si vous voulez, on peut suspendre jusqu’à demain», propose-t-il à l’auditoire. Mais un murmure réprobateur surgit. Certains de rappeler à Wade que le Conseil des ministres doit se tenir aujourd’hui. Le modérateur décrète alors 10mn de parole pour les autres intervenants. Le mi­nistre de l’Hydraulique et de l’Habitat a respecté en se focalisant sur le projet d’adduction d’eau Ndiosmone-Palmarin et le plan Jaxaay. Il expli­que que le relogement des sinistrés de la banlieue évolue dans la transparence. Et sans beaucoup de commentaires de la part du chef de l’Etat  qui s’est empressé de «décréter» la pause déjeuner.

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