Les nouveaux bacheliers de l’Institut national de formation et d’éducation des jeunes aveugles (Infeja) de Thiès interpellent le président de la République pour qu’il se penche véritablement sur leur problème d’orientation. Sinon, ils menacent d’aller en grève de la faim.
Ils sont huit nouveaux bacheliers frais émoulus de la session 2011 du baccalauréat général. Sauf que ces nouveaux bacheliers du lycée Malick Sy de Thiès ne sont pas comme les autres en raison de leur handicap. Ce sont des non-voyants qui, à force de travail et d’abnégation, ont décroché le précieux sésame qui donne droit à l’accès à l’enseignement supérieur. Une issue heureuse que ces bacheliers, formés à l’Institut national de formation et d’éducation des jeunes aveugles (Infeja) de Thiès, risquent de ne pas connaître un jour.
En effet, depuis 2008, aucun bachelier non-voyant n’a été orienté dans les universités sénégalaises. ‘On est onze aujourd’hui. Car depuis 2008, on n’a pas orienté les nouveaux bacheliers de l’Infeja’, informe Assane Lèye, le coordonnateur du Collectif des nouveaux bacheliers de l’Infeja. ‘Nous sommes confrontés à de réels problèmes dans ce pays actuellement. A chaque année, les élèves décrochent leur baccalauréat, mais leur principal problème, c’est la poursuite des études supérieures dans ce pays. Parce qu’aucune université n’est prête à nous accueillir’, déplore le coordonnateur du collectif qui était de passage, hier matin, dans les locaux du groupe Wal Fadjri, en compagnie de ses camarades.
Pour éviter de vivre le même cauchemar que leurs aînés, les nouveaux bacheliers de l’Infeja de Thiès tirent la sonnette d’alarme afin que les autorités concernées, avec au premier chef le président Abdoulaye Wade, prennent à bras le corps leur orientation dans les universités nationales ou à l’étranger. ‘Nous donnons aux autorités un ultimatum parce que, vraiment, nous ne pouvons plus attendre. Nous sommes en septembre, si rien n’est fait d’ici peu, nous comptons entamer une grève de la faim illimité’, avertit Assane Lèye.
De fait, les jeunes non-voyants bacheliers de l’Institut national de formation et d’éducation des jeunes aveugles considèrent qu’ils sont ‘délaissés’ par les autorités. A preuve, disent-ils, ‘dans le passé, nos grands frères avaient des bourses extérieures pour aller étudier à l’étranger. On a constaté que depuis 2008, l’Etat nous a un peu délaissés. Conséquence, chaque année, il y a de nouveaux bacheliers qui ne sont pas orientés. Lorsqu’on adresse des courriers au ministre de l’Enseignement supérieur, à la Primature et à la Présidence, on a, malheureusement, pas de réponse’, regrettent-ils.
Mamadou SARR & Fanette BON (Stagiaire)