Après avoir vaincu Wade, Macky Sall devra faire face au Pds ou Parti de la demande sociale. Un parti qui se révèle être un dur à cuire qui a emporté Diouf, balayé Wade et qui risque de le terrasser à moins qu’il n’adopte une politique de rupture comme il l’a promis.
L’insalubrité, due à une gestion approximative du dossier des ordures à Dakar, remet au goût du jour la lancinante question du vécu des Sénégalais. La capitale n’a vraiment pas fière allure et présente un visage hideux, indigne d’une capitale qui se respecte. Partout, ce sont des tas d’immondices qui jonchent les rues de la capitale avec en prime une odeur pestilentielle qui agresse les narines des citoyens. La grève est suspendue mais, apparemment, ce n’est que momentanément. Car le mal est dans la racine.
Comme le nouvel élu a promis une gouvernance de rupture, il doit activer ses services de sorte que Dakar rompe définitivement avec l’insalubrité qui a fini de prendre la capitale en otage. Le cadre de vie des citoyens se dégrade de jour en jour et mérite d’être amélioré. Pour cela, il faut que le nouveau régime évite de retomber dans les mêmes travers que l’ancien. Il suffit seulement d’une volonté politique pour éradiquer à jamais ce mal qui dure et perdure. Il est impensable, dans un pays qui se respecte, et dont les citoyens s’acquittent convenablement de leurs impôts, qu’on les laisse cohabiter avec des ordures dont la dangerosité n’est plus à démontrer. L’Etat doit impérativement et définitivement trouver une solution à ce problème récurrent. Sous l’ancien régime, on assistait souvent à des conflits de compétence entre la Mairie de Dakar et le ministère du Cadre de vie sur la gestion des ordures. De sorte que certains esprits avisés avaient fini par affirmer que ces ordures étaient en réalité de l’or dur, comme pour insinuer que les milliards qui étaient dépensés pour le ramassage des ordures suscitaient toutes sortes de convoitises. Combien sont-ils les accords signés sous l’ancien régime avec des concessionnaires sans pour autant venir à bout de l’insalubrité ? En tout cas, le nouvel élu gagnerait à trouver une solution définitive à ce problème qui n’en finit plus d’irriter les populations.
Inondations et vécu quotidien
La saison des pluies et son lot de désagréments pour les Dakarois font courir les autorités qui veulent ainsi prendre le taureau par les cornes.
Autre problème qui risque de leur donner des cauchemars, c’est celui des transports en commun et plus précisément Dakar Dem Dikk. Depuis sa création, suite à un montage douteux, cette société ne cesse de naviguer en eaux troubles au grand désarroi des usagers. Malgré les nombreux signaux de détresse restés sans suite, ils ont fini par abandonner le volant et menacent de durcir le ton si rien n’est fait pour les tirer de la galère dans laquelle ils sont. Pendant ce temps, les usagers sont dans tous leurs états, obligés de payer le prix fort pour se déplacer malgré la modicité de leurs moyens. Comme pour corser les choses, les jeunes diplômés sans emploi brandissent la menace de la grève de la faim, car fatigués de se tourner les pouces. Le président de la République ne leur avait pas certes pas demandé de lever la main, comme le faisait l’autre, mais il leur avait promis un emploi une fois au pouvoir. Maintenant qu’il trône au sommet de l’Etat, les jeunes désœuvrés l’attendent de pied ferme. Sans compter les inondations qui se profilent à l’horizon avec l’hivernage qui a fini de s’annoncer. Le Premier ministre, qui a fait le tour des quartiers inondés samedi dernier, évalue les moyens de son éradication à 500 milliards de francs Cfa. Si l’on sait, d’après les nouveaux responsables, que 3000 milliards de francs ont été pillés par l’ancien régime, on se rend compte que les moyens existent, mais c’est la volonté politique qui fait défaut. Comme le Premier ministre a promis une gouvernance protectrice, transparente et efficiente, le peuple l’attend à l’œuvre.
Aujourd’hui, donc, il y a de grands chantiers qui se dressent sur le chemin du nouvel élu. Ceux-ci nécessitent des solutions immédiates. Le Parti de la demande sociale reste imprenable. Il faudrait beaucoup de volonté pour le terrasser.
Source : La Tribune (par El Hassane Sall) avec xalimasn