L’avocat Robert Bourgi a affirmé lundi que l’ancien président du Front national Jean-Marie Le Pen avait financé une partie de sa campagne présidentielle de 1988 avec de l’argent que lui avait remis l’ancien président gabonais Omar Bongo.
« Je le dis aujourd’hui, je n’aime pas faire parler les morts, M. Jean-Marie Le Pen a été reçu par le président Bongo et le président Bongo a financé la campagne électorale de M. Jean-Marie Le Pen en 1988 », a affirmé M. Bourgi lors d’un entretien accordé à BFMTV.
Sollicité par l’AFP, M. Le Pen n’était pas joignable lundi en fin d’après-midi, selon son entourage.
« J’affirme aujourd’hui que M. Jean-Marie Le Pen, avec le discours xénophobe et raciste qui est le sien, a fait le détour de Libreville et d’Abidjan avant les élections présidentielles de 1988 », a-t-il insisté. « Peu de Français savent que ce raciste et ce xénophobe était allé à Libreville et à Abidjan ».
« Et le président Bongo m’a dit, moi, et M. Foccart était présent, s’adressant à M. (Jacques Foccart) il lui a dit: +doyen+, comme tout le monde l’appelait, +le Le Pen il a été content de partir avec l’argent d’un nègre+ », a également rapporté Me Bourgi.
Longtemps conseiller de la présidence de la République pour l’Afrique (1960-1974), Jacques Foccart est considéré comme le père de la « Françafrique », ces réseaux opaques d’influence entre la France et les chefs d’Etat issus des ex-colonies françaises d’Afrique mis en place dans les années 60.
Omar Bongo est décédé en juin 2009, après avoir dirigé le Gabon pendant 41 ans.
Proche de nombreux présidents africains et conseiller officieux de Nicolas Sarkozy depuis 2007, Me Bourgi a créé une onde de choc qui éclabousse une bonne partie de la classe politique française en accusant l’ancien président Jacques Chirac et Dominique de Villepin, alors secrétaire général de l’Elysée, d’avoir bénéficié de financements occultes de la part de chefs d’Etat africains.
Précisant ses accusations de la veille dans le Journal du Dimanche (JDD), Me Bourgi a évalué lundi sur Europe 1 à 20 millions de dollars les sommes qu’il affirme avoir remises à MM. Chirac et Villepin.
Il a également élargi ces accusations de financement occulte aux prédécesseurs de M. Chirac à l’Elysée, François Mitterrand, Valéry Giscard d’Estaing et Georges Pompidou, mais assuré que l’actuel chef de l’Etat avait mis un terme à ces pratiques.
MM. Chirac et Villepin ont démenti ces propos et annoncé leur intention de porter plainte en diffamation contre Me Bourgi.
En 2009, M. Giscard d’Estaing avait publiquement assuré que M. Chirac, son adversaire lors de la campagne présidentielle de 1981, avait alors été soutenu « financièrement » par Omar Bongo. M. de Villepin avait jugé ces propos « déplacés ».
L’Ordre des avocats de Paris a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête déontologique sur Robert Bourgi, après ces déclarations.
« Le bâtonnier de l’Ordre des avocats à la cour d’appel de Paris a pris connaissance des déclarations en forme d’affirmations effectuées » par M. Bourgi, avocat, « dans la presse », indique le barreau de Paris dans un communiqué.
« Afin d’être exactement informé sur la réalité des missions (qu’il) déclare avoir accomplies, il a ordonné une mesure d’enquête déontologique », ajoute le texte.
« Le bâtonnier rappelle que les principes qui gouvernent la profession d’avocat ne permettent en aucun cas de procéder aux actions telles que relatées dans la presse », conclut-il.
AFP repris par la-croix.com
ce petit maure a tout dit sauf ce q il a reçu comme commission dans ses tranactions
C est un repenti c est tout.
Je le respect, car au moin il a confesse.