En limogeant son très proche collaborateur Moustapha Cissé Lô, le président Macky Sall vient de donner un signal fort à tous ceux qui seraient tentés de dévier de la «gouvernance vertueuse». C’est du moins ce que laisse penser une telle décision.
Le limogeage de Moustapha Cissé Lô, un proche parmi les proches du président de la République, sonne comme un avertissement lancé à l’endroit de tous ceux qui seraient tentés de ramer à contre-courant de la gouvernance de rupture prônée par Macky Sall. En tout cas, en décidant de se séparer de ce proche collaborateur avec qui il a traversé le désert suite à leur exclusion de l’Assemblée nationale, et fondé l’Apr, le nouvel élu semble démontrer, si besoin en était, à ceux qui seraient tentés d’en douter, qu’il entend mettre la patrie au dessus du parti. Même les cadres de l’Apr qui commençaient à jouer la même musique que Cissé Lô ont été recadrés. Un geste fort qui rassure les citoyens d’autant qu’ils ont subi douze ans durant les excès du Pds qui avait fini par se confondre à l’Etat. Les frasques et les sorties médiatiques constitués d’éléments hors du commun avaient fini par indisposer les Sénégalais qui les ont congédiés sans ménagement le 25 mars dernier. Donc les sorties répétitives de Cissé Lô avaient aussi commencé à irriter une bonne frange des Sénégalais qui se demandaient si le nouveau président n’allait pas encore leur servir du Wade sans Wade. Même si Cissé Lô avait des désaccords avec certaines décisions de son patron, il y a des lieux plus indiqués pour en débattre, d’autant qu’il était ministre-conseiller. Mais les étaler sur la place publique avait quelque chose d’inquiétant, étant donné qu’ils sont allés en alliance avec certaines formations politiques pour trouver des solutions aux nombreux problèmes auxquels les Sénégalais sont confrontés. Maintenant laisser passer de tels comportements ne peut que précipiter le clash entre Macky Sall et ses alliés.
Un clash qui ne fera que profiter au régime sortant qui s’active pour des retrouvailles qui permettront de ne plus retrouver les milliards distraits. Si l’on sait que certains alliés sont intransigeants quant à la poursuite de tous les pilleurs de la République sous l’ancien régime, ce qui peut entraver le plan des éventuels embusqués, on comprend mieux le souhait de certains de voir cette coalition voler en éclats, comme ce fut le cas en 2000. Mais en agissant de la sorte avec son plus que proche, le nouvel élu semble confirmer les propos d’Ibrahima Sène selon lesquels : «Ce qui prime, c’est le consensus pour travailler ensemble». Non sans ajouter : «Evidemment, c’est Macky Sall qui est élu, mais nous ne sommes pas dans le cadre d’un parti-Etat. Nous sommes des égaux au plan moral». Ce qui laisse penser que le président de la République n’hésitera pas à se débarrasser des collaborateurs qui risquent de saper le moral de ses alliés et au-delà ébranler le pacte de confiance qui le lie au peuple. Etant donné que Macky Sall est «le chantre de la gouvernance sobre et vertueuse», nul doute qu’il ne manquera pas de faire la lumière sur certaines affaires ténébreuses relatées par la presse, qui éclaboussent certains de ses collaborateurs et éventuellement les sanctionner si les manquements dont ils sont accusés sont avérés.
Source : La Tribune
le limogeage de cissé lo montre que c’est l’executif qui choisi le Prési de l’assemblée Nat et qui impose aux députés d’être des députés du président et non des députés du peuple.
Les députés ne seront pas libre de leur choix : c’est la conclusion que nous tirons de cet acte. C’est du wade sans wade.