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Après le soutien de tanor à Gbagbo : Le Bureau politique du Ps noie le poisson – Pour une question qui fâche, Abdoulaye E. Kane traite les journalistes de «saboteurs» et met fin à la conférence

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Le Parti socialiste (Ps) a tenu hier la réunion hebdomadaire de son Bureau politique (Bp), consacrée aux élections ivoiriennes, et notamment au soutien de son Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, à Laurent Gbagbo. Toutefois, les Socialistes ont tenté de noyer le poisson, en servant une réponse évasive.

La quasi-totalité des membres du Bp du Ps, plus d’une soixantaine, a pris part à la réunion d’hier, à l’exception remarquable de Me Aïssata Tall Sall et de Abdoulaye Wilane. Au Ps, on a justifié ces absences par une coïncidence de calendrier, à savoir que «les deux maires sont actuellement dans leur localité pour traiter des affaires urgentes». M. Wilane avait publiquement désavoué son patron, tandis que Mme Sall, bien avant la publication des résultats, avait dit que le fait que Gbagbo soit un Socialiste ne change en rien leur attachement aux principes démocratiques. Donc, l’ombre de ces deux chargés de communication a plané sur les lieux.

C’est dans cette ambiance lourde que s’est tenue la réunion qui aura duré 8 tours d’horloge. C’est finalement Abdoulaye Elimane Kane qui est envoyé au charbon pour livrer «la position de consensus du parti». Les yeux rivés sur son agenda, M. Kane débite, la voix hésitante ce discours : «Premièrement, le Ps ne soutient aucun camp en Côte d’Ivoire au détriment de l’autre et en même temps, le Parti socialiste ne donne pas un chèque en blanc aux régimes antidémocratiques qui sévissent dans le continent africain. Deuxièmement, il réaffirme son attachement au respect des principes démocratiques et républicains. Troisièmement, le Ps est attaché au respect de la volonté populaire et des résultats issus des élections en Côte d’Ivoire. Quatrièmement, le bureau du Ps réaffirme sa confiance et sa solidarité à l’endroit d’Ousmane Tanor Dieng, Secrétaire général du Parti socialiste et l’exhorte à poursuivre son combat pour la promotion des valeurs républicaines et socialistes, des valeurs démocratiques auxquelles le Parti socialiste croit.»  Et quand on lui demande de quels résultats il s’agit, ceux de la Cei ou du Conseil constitutionnel,  M. Kane lance dépité : «La position du Ps est de dire qu’il est attaché à la souveraineté populaire telle qu’affirmée par les élections. Point final ! C’est tout ce que je peux vous dire.» Perdant son sang froid, il enchaîne : «Je n’ai pas besoin de me répéter.» Sur l’attachement du Ps à son Sg, le porte-parole du jour explique : «Depuis l’Alternance, il conduit le parti avec tact et esprit. Ces derniers jours, nous avons vu à travers la presse qu’il fait l’objet d’attaques à titre personnel et en tant que Sg du Ps. Nous les réprouvons, les trouvons démesurées, non-fondées, et nous ne voulons verser ni dans la polémique ni dans les détails. Et c’est ce que tout le monde dit, fait tous les jours et dans tous les journaux. Je ne vois pas pourquoi cela doit étonner, si on le dit de notre Secrétaire général.»

A propos de l’ambiance de la conférence, Abdoulaye Elimane Kane confesse : «La question était difficile ; il y a eu des voix discordantes. Le Bureau politique, avant de se prononcer, a besoin d’abord d’avoir des informations dont disposent ses différents membres, à la fois sur le déroulement du scrutin et sur l’objet de contestations qu’il y a eu. Cela ne doit étonner personne que la réunion dure en longueur, eu égard à la taille du Bp, au moins 60 membres.» Le Ps est, dit-il, en phase avec les organisations internationales. «Chaque fois qu’un de ces organismes, qu’une de ces entités ou institutions dit respect de la volonté populaire, des principes démocratiques, des résultats issus des élections, elle est en phase avec nous et nous sommes en phase avec elle.» Prié de dire si oui ou non, sa formation politique condamne Gbagbo, M. Kane sert la même réponse évasive : «Je vous ai dit la position de consensus du Ps du point de vue des principes auxquels nous sommes animés.» A la question de savoir si Tanor regrette ses propos, il a préféré interrompre la conférence de presse et lancer : «Messieurs, vous sabotez ! Je vous dis que qui veut interpréter peut se fier à la position du parti.»

MEDIATION DANS LA CRISE IVOIRIENNE : Ousmane Tanor Dieng proposé par son parti
Abdoulaye Elimane Kane a révélé que son parti a donné mandat à Tanor Dieng,  patron de la section africaine de l’Internationale socialiste pour jouer un rôle de premier plan dans la recherche de la paix, car «c’est une question importante ! La Côte d’Ivoire dans le continent n’est pas n’importe quel pays. Elle compte beaucoup sur le plan politique et économique. Sa déstabilisation et le fait de ne pas travailler à son unité ne doivent pas traverser l’esprit de qui que ce soit».
lequotidien.sn

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