Le Président Macky Sall a lancé hier le début des travaux de réalisation du troisième tronçon de la Voie de dégagement nord (Vdn). Il promet que tout le financement est déjà bouclé et que c’est le premier pas d’une politique d’infrastructures.
Les travaux de prolongement de la Vdn jusqu’à Tivaouane Peulh vont coûter 55 milliards de francs Cfa. Le chef de l’Etat Macky Sall, qui a effectué hier le déplacement dans la banlieue, plus précisément à Golf Sud, a également annoncé que les travaux, qui vont porter sur 17,2 km, vont démarrer incessamment.
En présence du Premier ministre Abdoul Mbaye, ainsi que du directeur général d’Ageroute Sénégal, M. Oumar Sy, du président du Conseil régional de Dakar, Ousmane Samb et de Naif Al Otaibi, chargé d’affaires de l’ambassade du Koweït à Dakar, le chef de l’Etat a rappelé avoir fait la promesse lors de la campagne présidentielle, de faire du développement et de la réhabilitation «de notre réseau routier l’un des axes prioritaires de ma politique. Aujourd’hui le fonds koweitien a permis la réalisation de plusieurs projets d’envergure dans le domaine des infrastructures routières. Près de 80 milliards de francs Cfa ont été investis pour la réalisation de routes au Sénégal.»
Les travaux de cette troisième section comprennent notamment, la construction d’une chaussée en 2×2 voies avec des bandes d’arrêt d’urgence bordées de deux accotements, la construction d’une aire de promenade en bordure de plage et d’une piste cyclable, et la réalisation d’ouvrages d’assainissement, de protection et de traversée souterraine entre autres. Dans le cadre de l’exécution du projet, le chef de l’Etat a annoncé que des mesures environnementales importantes ont été retenues pour restaurer et renforcer le périmètre de reboisement de la bande de filaos, en rapport avec la direction des Eaux et forêts, chasses et conservation des sols.
Par contre aussi, des mesures pour la libération des emprises pour les besoins de la construction de la Vdn vont être mises en application. Car le chef de l’Etat dit en avoir noté notamment au niveau de Cambérène et de Malika. Autre question soulevée, les premières évaluations pour le dédommagement des impenses, qui se chiffrent à plusieurs milliards de francs Cfa, et dont des futures victimes sont annoncées. Selon Macky Sall, «toutes les maisons concernées ont fait l’objet d’un recensement et d’une évaluation par les commissions départementales d’évaluation des impenses, mises en place par les différents préfets. Et cela permettra de désengorger plusieurs zones de Dakar». Macky Sall a ajouté que d’autres projets de voirie sont à l’étude, notamment pour relier Tivaouane Peulh à Diamniadio, avant d’aboutir vers la région de Saint-Louis.
M. Naif Al Otaibi, le chargé d’affaires de l’ambassade du Koweït, dans sa langue maternelle, s’est réjoui de ce projet de très grande envergure, et a promis une parfaite collaboration avec le gouvernement du Sénégal. Le directeur général d’Ageroute pour sa part, a donné la justification économique de la route. Oumar Sy affirme : «Aujourd’hui, selon des études, rien que pour les embouteillages on perd plus de 100 millions de francs par an. Dakar aujourd’hui a un réseau saturé et il y a des projets-phares et parmi ces projets aujourd’hui, il y a celui du prolongement de la Vdn qui va démarrer». M. Sy renseignera que tout le financement est bouclé et d’ici quelques jours, «nous allons lancer l’autre tronçon manquant, qui va du Cices à Golf, et qui permettra au Sénégal de trouver une vraie voie alternative». En termes de justificatif, le Dg d’Ageroute ajoutera : «Aujourd’hui, avec l’insécurité qui règne dans ce pays, vous imaginez-vous une grande ville comme Dakar, qui n’a qu’une seule porte d’entrée et de sortie ! C’est compte tenu de ces difficultés que le nouveau gouvernement a voulu prendre en compte cette contrainte et anticiper effectivement sur les nécessités d’améliorer le trafic.»
Mais d’autres voix, du côté de Cambérène, ont tenu à indiquer que si les autorités ont préféré entamer les travaux par le troisième tronçon, c’est pour plus se donner le temps d’aplanir les difficultés soulevées par le second. Ces personnes soulignent qu’avant même la question de l’émissaire des eaux usées, la construction de la route de la Corniche de Cambérène avait opposé les habitants aux autorités. Pour les populations layènes, aucune route ne devait «violer» la proximité du mausolée de leur chef religieux. Ce contentieux a jusqu’à ce jour, bloqué toute tentative d’amélioration de ladite voie. Néanmoins, d’autres habitants du village expliquent que l’opposition à la route n’est plus aussi virulente que cela et que les nouvelles autorités ont de très bons rapports avec les autorités religieuses de la cité de Cambérène.
Lequotidien