Alors qu’elle a officialisé sa démission du groupe parlementaire de BBY, la députée Aminata Touré est revenue sur les motivations de sa décision dans un entretien accordé au média français RFI.
Vous êtes donc désormais députée non-inscrite à l’Assemblée, alors concrètement, quand il s’agira de voter des lois, est-ce que vous serez dans la majorité ou dans l’opposition ?
C’est tout le sens d’être non-inscrit, c’est d’être député du peuple comme on dit, et tout dépendra de la nature de la loi, des remarques qu’on fera, est-ce qu’elles sont prises en compte… Voilà, c’est un geste de liberté.
Avec cette décision, le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar perd sa courte majorité absolue de 83 députés. Donc la coalition que vous avez défendue pendant toute la campagne durant les législatives, se retrouve fragilisée. Est-ce que ce n’est pas une trahison comme le disent certains responsables du parti présidentiel ?
Eh bien la trahison, elle serait plutôt de l’autre côté, parce que l’engagement militant à mon avis doit être prédominant sur la préférence familiale, ce qui a été le cas. Si les principes qui nous mettent ensemble, si tout ça est effacé, autant que chacun retrouve sa liberté.
Ce poste à la présidence de l’Assemblée, il vous avait été promis, vous aviez un accord ferme avec le chef de l’État ?
Bien sûr, je l’ai expliqué, c’est très clair. Et puis maintenant, on peut mieux comprendre en fait ce qui s’est passé à la lumière des projets d’amnistie de M. Karim Wade.