Après sa marche réprimée : «Mankoo wattu Senegaal» organise un meeting en novembre…

Les leaders du Front pour la défense du Sénégal/ »Mankoo wattu Senegaal » sont plus que jamais décidés à en découdre avec le régime de Macky Sall, malgré la répression de leur marche de vendredi dernier. Ils ont annoncé, hier, un meeting en novembre, et réitéré leur volonté de marcher jusqu’à la place Washington.

Mamadou Diop « Decroix » – qui s’exprimait, hier, en marge de la rencontre d’évaluation de la manifestation du 14 octobre de « Mankoo wattu Senegaal » – a fait savoir que la marche de vendredi dernier « constitue un tournant entre le pouvoir et l’opposition au Sénégal », et qu’ils ont marqué « une double victoire ». Avant d’annoncer que l’opposition va organiser un meeting en début novembre. « Nous nous battons pour les libertés. La preuve, cette manifestation aurait pu se passer de façon tranquille, mais elle a été réprimée. Nous poursuivrons ce combat. Nous garderons le cap, quoi qu’il nous en coûte. Il faut que nos adversaires sachent
que la politique, ce n’est pas du travail forcé. C’est nous qui avons décidé de nous engager en politique. S’il est vrai que le pays est au-dessus de nos personnes, nous devons accepter de sacrifier nos personnes pour le pays », a déclaré Mamadou Diop « Decroix », qui informe qu’ils ont décidé de « garder le cap de la résistance et du combat ». Et de poursuivre: « Aussi longtemps que le Président Sall et son régime n’accepteront pas que cette opposition ait des droits et des libertés constitutionnelles, qu’elle entend exercer, aussi longtemps qu’ils ne les reconnaîtront pas, nous continuerons ce combat. On va faire notre meeting, et les gens verront ce qu’ils verront ». Selon lui, « Mankoo wattu Senegaal » tiendra ce meeting « qui aura une grande affluence », pour expliquer tout ce qu’ils ont à expliquer aux uns et autres.
Par rapport à la mobilisation lors de la marche, le Secrétaire général d’Aj/Pads estime qu’il n’y a pas de « guerre des chiffres ». « On dit que des gens ont fui, c’était tellement ridicule. Mais, heureusement, Macky Sall a réglé le problème. Ils ont foncé sur la police. Ceux qui foncent
sur la police ne sont pas des fuyards. Il n’y a pas de guerre de chiffres. Le défi de la détermination a été gagné ». « Bientôt, nous allons organiser un meeting, probablement en début novembre. Vous verrez qu’à ce meeting, on aura des centaines et des milliers de sénégalais », a également indiqué Mamadou Diop « Decroix ».

… Et réitère sa volonté de marcher jusqu’à la Place Washington
Regrettant la répression de la marche, il dira : « C’est la police qui charge les manifestants
à coups de grenades lacrymogènes. Ce n’est pas ce que nous recherchions. Nous voulons la paix et la tranquillité, mais nous combattons pour le reste de nos libertés. Il faut bien savoir où se situe le problème. C’est le pouvoir qui crée des tensions, ce n’est pas l’opposition
qui crée des tensions ». Et de renchérir : « L’Etat a des responsabilités. Lorsque ce droit constitutionnel veut être appliqué par l’opposition, l’Etat a la responsabilité de protéger la manifestation. On n’a pas foncé sur la police. Cela n’a pas été le cas. On était très nombreux, et l’autorité politique peut avoir peur et a donné des instructions à la police pour charger des manifestants. Voilà la double victoire ». A l’en croire, les combats qu’ils mènent ne sont pas leurs combats, mais ce sont les préoccupations des Sénégalais qu’ils portent. « Lorsque nous parlons du pétrole et du gaz, ce n’est pas le pétrole de Malick Gakou ou de quelqu’un d’autre. C’est le pétrole et le gaz des Sénégalaises et des Sénégalais. Nous voulons que ça soit
clair. Est-ce que c’est un crime de demander que ces questions soient clarifiées ? », a asséné le chef de file des « follistes ». Sur le dossier du pétrole, Mamadou Diop « Decroix » a informé qu’ils travaillent avec leurs avocats et quelque chose se passera dans la semaine. « Nous allons déposer la plainte. La bataille diplomatique va être menée. Il y a des pays qui ont coopéré dans les domaines qui concernent les trois points de notre plateforme, à savoir les élections, la gestion des ressources naturelles et les libertés », a-t-il fait savoir.
Dans le communiqué qu’il a rendu public après sa rencontre, le Fds a condamné « avec fermeté » la charge de la police contre les manifestants, et a réaffirmé « avec solennité »
sa détermination de « ne jamais fléchir face à la répression du pouvoir, qu’elles qu’en soient l’ampleur et la férocité ». La Conférence des leaders du Fds a décidé, à l’avenir, de « finaliser avec (ses) avocats le dossier de plainte contre les prédateurs des ressources naturelles », de
« tenir un meeting très prochainement à Dakar, de déployer un programme de visites des populations dans les départements et les communes, et enfin, rencontrer les missions diplomatiques et consulaires de pays qui coopèrent avec le nôtre sur des dossiers concernant les trois piliers de (sa) plateforme ». « Il reste entendu qu’au vu de nos revendications
portant sur la restauration de la fiabilité du processus électoral, la décision d’organiser une marche sur la Place Washington, siège du ministère de l’Intérieur, reste maintenue », a  annoncé la Conférence des leaders dans son communiqué.
Par ailleurs, elle a félicité « chaleureusement » El hadj Malick Gakou pour « la détermination et l’esprit d’ouverture avec lesquels il assume ses missions de coordonnateur ».

Source: Le Populaire