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Après Sn Brussels, Air Mali, Air Burkina et Air mauritanie écartées de la piste : Senegal Airlines déclenche la guerre des ailes – D’autres compagnies gênantes dans le viseur

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Après s’en être pris à la compagnie belgo-allemande Sn Brussels, Dakar veut rogner les ailes de certaines compagnies de la sous-région. Bien qu’elles soient encore disposées à négocier, ces dernières font remarquer qu’en cas de guerre, elles ne partiront pas forcément battues d’avance. La décision du Sénégal d’interdire son espace aérien aux compagnies qui font du «routing», c’est-à-dire, qui prennent des passagers à Dakar et les transportent dans des pays tiers, autres que le pays d’origine du transporteur, risque de créer bien de remous. Le Mali, dont la compagnie aérienne est affectée par cette mesure, au même titre que Sn Brussels et Air Burkina, n’a pas encore officiellement réagi. Mais dans le pays, au sein de l’opinion, des voix se font entendre, et de la manière la plus virulente. Et ces voix, tout comme la réaction du gouvernement belge, qui a rappelé son ambassadeur en consultation, présagent des moments très difficiles pour la compagnie aérienne nationale, Sénégal Airlines.

Les Maliens estiment que si le Sénégal veut leur interdire de desservir la destination de Conakry, très rentable à leurs yeux, comme il veut interdire aux Burkinabè de desservir la capitale malienne au départ de Dakar, la nouvelle compagnie chouchoutée par Karim Wade, le ministre des Transports aériens, entre autres fonctions, ne doit pas s’attendre à ce que ses concurrents lui fassent de cadeaux. D’autant plus que tous ne sont pas aussi désarmés que les Belges.

En effet, des personnes proches d’Air Mali font remarquer qu’une décision de ce type violerait le traité de Cotonou sur la libre circulation, et sur l’ouverture du ciel de la sous-région. Par ailleurs, ajoutent-ils, pour être rentable, Sénégal Airlines devrait également faire du routing. Ces gens estiment d’ailleurs, que c’est la raison essentielle pour laquelle les responsables de l’aéronautique sénégalaise n’ont pas encore autorisé la compagnie togolaise Asky à ouvrir la desserte de Dakar.

Et Bamako est, pour tout opérateur aérien qui dessert Dakar, la voie la plus rapide pour, comme qui dirait, prendre pied sur le continent. Personne à Dakar n’a intérêt à s’aliéner nos amis maliens, comme semblent vouloir le faire les responsables sénégalais, pour faire plaisir à Sénégal Airlines. Mais dans le front qui s’ouvre, la nouvelle compagnie nationale n’est pas mieux outillée. D’abord, en tant que nouvelle venue, la compagnie sénégalaise doit se battre pour gagner la confiance des usagers, et s’imposer dans un environnement devenu encore plus concurrentiel, depuis la disparition d’Air Sénégal international (Asi). Plusieurs compagnies, de plus ou moins grande envergure sont venues combler le vide créé par le départ de la compagnie sénégalo-marocaine, et n’ont pas l’intention de céder leur part de marché. Le seul moyen de les écarter, pour le Sénégal, est d’offrir un service de meilleure qualité. Un créneau sur lequel Sénégal Airlines ne veut pas se placer.

La compagnie qui fait la promotion de «l’élégance africaine», semble plutôt tentée par la concurrence déloyale. Comme si les partenaires de Karim Wade dans la société se disaient qu’en créant le vide, ils allaient être plus attractifs pour la clientèle. Or, toutes les théories économiques démontrent que le patriotisme économique n’a jamais véritablement marché, dans aucun domaine, si la qualité de service ne suit pas.
Mais quand, dès son premier vol commercial, un appareil de la nouvelle compagnie sénégalaise tombe en panne, il ne démontre pas du sérieux et de la fiabilité de ses responsables. Et cette compagnie pense, comme le disait hier un membre de son staff, sous le couvert de l’anonymat, qu’il est prêt à s’imposer en écartant tous ses concurrents : «Nous sommes libres de faire ce qui nous plaît chez nous, et nous devons protéger nos intérêts en préservant la compétitivité de notre compagnie aérienne naissante.»
Dans la sous-région, les concurrents croient encore qu’ils peuvent trouver un terrain d’entente, et ne veulent pas s’engager dans une guerre ouverte. Cela durera-t-il, si Karim et les siens s’en prennent à d’autres pavillons ?

lequotidien.sn

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