spot_img

Arrestation d’Aliou Diakhate de Hann Maristes: La révolte couve

Date:

liou Diakhaté, coordonnateur du collectif des habitants de Hann Maristes, a passé la nuit d’hier au commissariat Central de Dakar. Convoqué par la gendarmerie de Hann, dans la matinée d’hier, il a été conduit au Tribunal. Très remontées contre les autorités, les femmes du quartier ont voulu réserver un accueil de contestation à Wade, mais ont fini par y renoncer. Au milieu de ses voisins venus nombreux les soutenir, son épouse s’est montrée déterminée et a déclaré qu’ils finiront par gagner cette bataille.

C’est comme si toute la population d’Hann Maristes s’était passé le mot pour se donner rendez-vous au domicile d’Aliou Diakhaté, coordonnateur du collectif des habitants de Hann Maristes qui a été arrêté dans la matinée d’hier. Près d’une trentaine, ils sont devant et à l’intérieur du domicile de leur voisin, qui est gardé au commissariat central de Dakar. Depuis plus de deux ans, Diakhaté s’activait et ne ratait pas une occasion pour être à la tête de toutes les protestations contre la construction d’une station d’essence et d’un immeuble, qui causeront un tort énorme à l’environnement. Depuis lundi dernier, raconte son épouse, le collectif avait introduit une demande de marche au niveau de la préfecture.
Pour toucher le plus de monde possible, ils ont balancé des flayers, des sms et des mails. La nouvelle a fait le tour du Sénégal. « Le Préfet a attendu vendredi soir pour interdire la manifestation. Pour éviter des dérapages, puisque le lieu de départ était le Rond Point de l’Ecole Maristes, Diakhaté y est allé avec un groupe de personnes. Il y avait quatre ou cinq véhicules de gendarmes. Diakhaté a dit aux populations venues nombreuses que la manifestation était interdite. Mais puisque les journalistes étaient déjà là, il fallait se mettre quelque part et leur parler. C’est ainsi qu’ils se sont rendus à la mosquée. Les camions de gendarmes les ont suivis à la maison et à la mosquée. C’est là-bas qu’on lui a remis une première convocation pour l’après-midi à 15 heures. Ensuite, chose bizarre, une autre convocation lui a été servie pour aujourd’hui à 10 heures à la gendarmerie de Hann ».

Comme dans un film…

Avant de répondre aux hommes en bleu, précise Mme Diakhaté, son époux a contacté son conseiller juridique Me Demba Ciré Bathily et des membres du collectif, qui lui ont dit qu’il peut y aller. Certains voisins l’ont accompagné. C’est dans ces circonstances qu’elle a appris qu’il a été retenu au Tribunal. Les femmes du collectif, ajoute-t-elle, étaient décidées à se rendre à l’aéroport pour manifester leur colère devant le Président Wade qui rentre de voyage ce soir, mais Diakhaté les en a dissuadées. « Il veut toujours qu’on fasse les choses dans les règles de l’art. C’est un homme entier qui se donne sans compter quand il est convaincu d’une cause. Il n’a même plus le temps de s’occuper de sa famille. Il dit souvent qu’à part la prière, c’est ce combat qui occupe plus de place dans sa vie. Je l’encourage, je suis de tout cœur avec lui, je suis sûre que nous arriverons à gagner cette bataille ». La seule fausse note de la journée, c’est la présence du Maire. Mme Diakhaté n’a pas pu s’empêcher de s’énerver quand elle l’a vu parce que depuis qu’ils ont engagé cette lutte, il n’a pas levé le plus petit doigt pour les soutenir. Cet agacement passé, elle avoue avoir tout de même été touchée qu’il fasse le déplacement jusqu’à son domicile en des moments pareils.

Sa fille ouvre la porte du salon pour vérifier si elle n’a rien oublié concernant le colis qu’il faut apporter à son père : livre de Coran petit modèle, tapis de prière, cure-dent, brosse, pâte dentifrice, dîner…

Hadja Diaw GAYE
lasquotidien.info

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE