L’accueil des officiels sénégalais à Paris, du 12 septembre 2008, à la fin mai 2010, a coûté près de 25 millions de francs Cfa, que le Sénégal semble en peine pour débourser. Les Aéroports de Paris menacent donc l’Ambassade en France d’une action contentieuse, si la situation n’est pas réglée au 23 juillet au plus tard. Par Mohamed GUEYE
Certains des nouveaux princes qui nous gouvernent, risquent d’être privés d’accueils «princiers» dans les Aéroports de Paris, pour leurs prochains voyages au pays de Sarkozy, s’ils ne régularisent pas rapidement leur situation. En effet, les Aéroports du Sénégal (Ads), doivent à leur pendant français, les Aéroport de Paris (Adp), 24?985 630 francs Cfa, «au titre des accueils officiels et hors échéanciers», selon le terme utilisé par ce service qui gère les aéroports de la capitale française.
Ce montant, qui équivaut à 38 146,90 euros, est la somme de la créance cumulée pour l’accueil des officiels sénégalais lors de leur accueil à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, à Paris. La liste comprend, du ministre d’Etat Abdoulaye Diop et sa délégation, accueillis le 1er juin 2008, au président de l’Assemblée nationale, M. Mamadou Seck, lors de son voyage du 12 mai dernier, une belle brochette d’autorités sénégalaises.
En dehors des deux cités, on relève aussi le président du Sénat, M. Pape Diop, qui semble être un habitué des lieux, au vu de la fréquence de ses déplacements là-bas. Viennent ensuite, les ministres Djibo Kâ, Ousmane Ngom, Abdoulaye Baldé, Oumou Kh. Guèye Seck, Cheikh Tidiane Sy, Habib Sy, Madické Niang, Kader Sow. A côté de ces membres du gouvernement, on trouve autant des chefs religieux que des personnalités comme le Cemga Abdoulaye Fall, Me Mbaye-Jacques Diop, Macky Sall, lorsqu’il était encore président de l’Assemblée nationale, M. Pape Oumar Sakho, premier président de la Cour suprême, le médiateur de la République Serigne Diop, ainsi que, à tout seigneur tout honneur, l’ambassadeur Maïmouna Sourang Ndir. Et la liste n’est pas exhaustive. Néanmoins, on n’y trouve pas les voyages du Président Wade, ni ceux de son fils. Si le mystère reste entier pour ce qui concerne le chef de l’Etat, des proches de Karim Wade indiquent que ce dernier voyage le plus souvent en avion privé et atterrit plutôt à l’aéroport du Bourget, dont le décompte n’est pas répertorié ici.
Quelle que soit la valeur de ces assertions, il n’en reste pas moins que les autorités sénégalaises ont intérêt à faire diligence, si elles ne veulent pas ouvrir un contentieux avec les Aéroports de Paris. Dans leur dernière lettre, adressée le 23 juin dernier à l’ambassadeur Maïmouna Sourang Ndir, les Français soulignent qu’ils ont commencé à réclamer leurs créances depuis le 19 janvier de cette année. Le silence de leurs partenaires sénégalais les contraints à poser un ultimatum?:?«Afin d’éviter tout désagrément envers votre ambassade, je vous demanderais de bien vouloir effectuer un règlement de vos arriérés au plus tard le 23 juillet 2010. A défaut, vous me mettrez malheureusement dans l’obligation de confier le recouvrement à notre Cabinet extérieur, sans autre avertissement de ma part», souligne M. Fabien Halby, le chef du service Comptabilité clients extérieurs des Adp.
L’ambassadeur Sourang Ndir a compris la portée de la menace, et a demandé aux Ads, partenaires sénégalais des Adp, de régulariser la situation. Sans doute que, pour sa part, le directeur M. Mbaye Ndiaye, attend des directives de sa tutelle.
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