L’Assemblée nationale du Sénégal, instituée par la loi n° 60-44 du 20 août 1960, chambre basse du parlement, a son siège à Dakar. Dix personnalités composées, entre autres, d’avocats, d’ingénieurs, de médecins et de banquiers, ont eu à présider à ses destinées.
Le siège de l’Assemblée nationale, un bâtiment blanc situé sur la place Soweto, avait au préalable accueilli d’autres institutions. Inauguré le 22 novembre 1956, il a hébergé le Grand Conseil de l’Afrique occidentale française (Aof), de 1956 à 1959, puis l’Assemblée législative de la Fédération du Mali, du 4 avril 1959 au 20 août 1960.
Après la dislocation de la Fédération du Mali, l’avocat Lamine Guèye (né le 20 septembre 1891 à Médine Soudan français, actuel Mali) prend les commandes de l’Assemblée nationale du Sénégal, de 1960 à 1968.
En décembre 1962, de vives tensions opposent le Président de la République, Léopold Sédar Senghor, au président du conseil Mamadou Dia. Ainsi, les députés vont se réunir chez Lamine Guèye afin de destituer le gouvernement de Dia et sauver ainsi le régime de Senghor.
Le docteur Amadou Cissé Dia (1915-2002), proche de Léopold Sédar Senghor, plusieurs fois ministre, remplace Lamine Guèye à son décès. Il devient le deuxième président de l’Assemblée nationale de 1968 à 1983, soit pendant deux législatures.
Habib Thiam (né le 21 janvier 1933) accède en 1983 au poste de Président de l’Assemblée nationale et y reste jusqu’en 1984. Il cède le perchoir à Daouda Sow, médecin-psychiatre. Daouda Sow fait partie des personnes qui cherchent à préserver une certaine autonomie à l’égard d’un pouvoir (socialiste) de plus en plus hégémonique, et notamment à l’égard de Jean Collin, alors considéré comme le numéro deux du régime. Daouda Sow est finalement contraint de démissionner le 9 décembre 1988. Abdoul Aziz Ndaw, originaire du Cayor, est le cinquième président de l’Assemblée nationale, de 1988 à 1993. A son départ, il est remplacé par Cheikh Abdoul Khadre Cissokho, un ingénieur agronome et ancien ministre.
Youssou Diagne, premier président de cette institution parlementaire du régime libéral dit celui de l’Alternance (2000-2012) s’installe au perchoir en 2001. Ce septième président de l’Assemblée nationale perd, cependant, les élections locales de 2002 dans son fief à Ngaparou (département de Mbour) et est contraint de démissionner le 12 juin 2002.
Il est remplacé par Pape Diop, membre, comme lui du Parti démocratique sénégalais (Pds), grand vainqueur de la ville de Dakar lors des municipales de 2002. A l’issue des législatives de juin 2007, Pape Diop est remplacé par l’actuel Président de la République, Macky Sall, ingénieur géologue, alors Premier ministre démissionnaire. A la fin de l’année 2008, il est contraint à la démission pour avoir tenté de convoquer Karim Wade, fils du président d’alors, à l’Assemblée nationale pour une audition sur les travaux de l’Anoci (Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique). M. Sall cède son fauteuil à l’actuel Président de l’Assemblée nationale, Mamadou Seck qui quitte le perchoir après les législatives de dimanche.
Son successeur pourrait être l’ancien Premier ministre et administrateur civil de profession, Moustapha Niasse, tête de liste de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar, victorieuse des dernières élections.
(APA)