Pour cette première journée de la première session des Assises 2010 à Dakar, la Cour a eu une main céleste. Dans son verdict, elle a relaxé Napoléon Boafor. Ce dernier, de nationalité ghanéenne, était accusé du meurtre de son tuteur, le Français Michel Destéfani. Par Mamadou S. GACKO ImageAprès avoir passé 5 ans dans les liens de la détention, le Ghanéen inculpé pour le meurtre du Français, Michel Destéfani, de surcroît son tuteur, a recouvré la liberté hier. Selon le président de la Cour, Amadou Baal, qui a rendu le verdict au nom de la juridiction d’Assises, l’accusé a été relaxé au bénéfice du doute. Parce que dans l’enquête, il n’y a aucun indice plausible pouvant l’incriminer. De son côté, l’avocat général, François Diouf, qui a signalé que les dossiers des Assises sont difficiles, en référence au cas d’hier, estime que même les dossiers qui paraissent les plus faciles sont en réalité plus difficiles parce que pour lui, le dossier pénal repose sur des certitudes. Or, dans ce cas d’espèce, les incertitudes planes sur la culpabilité de l’accusé. Dans son réquisitoire, il s’interroge sur les motifs de la mort du Français. «Jusqu’à présent personne ne sait qui a intérêt à tuer Michel», se désole-t-il. Il poursuit : «Il y a un doute. Je ne peux pas en dire autrement.» L’avocat de la défense, Oumar Diallo, disculpe son client et charge les policiers enquêteurs. Il reproche à ces derniers de partir sur un postulat pour enfoncer son client. Comme quoi, son client a voulu tuer son tuteur pour récupérer l’argent de la vente du véhicule de Michel. Parce que dans cette affaire, d’après Me Diallo, les policiers devaient reconstituer les faits. «Si les policiers avaient fait correctement leur travail, on n’en serait pas là», dit-il avant de poursuivre que dans ce dossier, il n’y a rien dans la mesure où il manque des éléments positifs pour faire croupir son client. L’avocat de la défense, à la fin de sa plaidoirie, a demandé la relaxe totale de son client.
lequotidien.sn