La célébration des mariages est devenue chose rarissime dans la partie sud du pays. À l’image des autres contrées du pays. Pour le cas de Ziguinchor, c’est comme qui dirait que les hommes sont abonnés au célibat. D’après des témoignages et investigations, nombreux sont ceux qui soutiennent, que « c’est à cause de la vente aux enchères menées par certaines familles ». Mais aussi, de la pauvreté qui sévit dans la région. Les jeunes filles, en âge de se marier, peinent à trouver l’homme de leur vie. Par conséquent, ces dernières sautent sur toutes les occasions dans le but de trouver le prince charmant. C’est ainsi que des jeunes filles, des filles-mères et des veuves se ruent vers un tradi-praticien qui, selon les dires, détient une pommade miraculeuse qui a fait des résultats pour celles qui se l’ont utilisée.
Aby Coly, la vingtaine épanouie, célibataire, restauratrice, trouvée en train d’éplucher des légumes pour le déjeuner, nous confie. « Je n’étais pas adepte de ces pratiques animistes, car je suis musulmane. Mais, à force de voir mes amies qui se marient, après avoir fréquenté ces marabouts ou ces féticheurs, j’y ai finalement cru », témoigne-t-elle. Poursuivant ses explications, elle souligne : « beaucoup de mes amies se sont mariées grâce à ces pratiques ». Depuis, poursuit-elle, « qu’on m’a parlé de cette pommade miraculeuse, je n’ai pas hésité une minute pour aller à la rencontre de ces faiseurs de miracle. Je veux me marier et fonder une famille. Je ne veux pas être victime de ce qui est arrivé à mes sœurs, rester plus de trente, voire quarante ans sans se marier. Je touche du bois ». S’empressant d’emboucher la même trompette, Fatoumata, plus âgée qu’Aby, mère de trois enfants hors mariage, s’est déjà approvisionnée de la pommade miraculeuse, communément appelée « Kéma » ce qui signifie en Mandingue « époux ». « Je veux quitter le domicile familial. À mon âge, je devais être chez mon mari, auprès de mes enfants. C’est ce qui m’a poussée à acheter cette pommade. Car, les déclarations de beaucoup de filles que j’ai rencontrées, corroborent la véracité de cette solution miraculeuse pour trouver un mari », indique Fatou. Qui ajoute, « une de mes amies s’est mariée il y a de cela quelques semaines, après avoir utilisée la pommade pendant une semaine. Voila une des raisons qui m’ont poussée à l’acheter ». Mariama, travaille dans une banque de la place depuis une dizaine d’années. Mariama n’est pas tellement dans le besoin, comme c’est le cas de l’écrasante majorité des filles de son âge à Ziguinchor. Nonobstant, tous les avantages, cette caissière ressent le vide à ses côtés une fois hors de son guichet. Célibataire endurcie, chaque jour que Dieu fait, avant de rallier son lieu de travail, Mariama s’enduit tout le corps de « kéma ». Elle en explique le pourquoi. « Je n’exclus aucune pratique pour me trouver un mari. Ce n’est pas la première fois que je fais ces choses là. Quand j’ai l’écho d’un marabout ou d’un fétiche quelque part, je m’y rends, non pas pour faire du mal, mais pour chercher des prières pour mon avenir et mon mariage. Lorsque mon amie m’a informée de la présence de cette pommade à Ziguinchor, j’ai acheté trois pots à raison de 5000 francs l’unité. Et, avant d’aller au travail, je me frictionne le corps de ce produit. Je l’accompagne de prières, étant donné que je suis musulmane, je crois en Dieu », soutient-elle. Anna, veuve, mère de trois enfants, après deux mariages, est dans le cercle de femmes à la recherche d’un mari. Après cinq ans de célibat, notre interlocutrice à envie de sortir de ce club. « Je veux me marier. C’est pourquoi j’ai acheté « kéma » rien que pour me marier. À mon âge, rester sans mari me gêne. Mes maris sont décédés, ils sont tous des militaires tombés au champ d’honneur ». Toutefois, Anna de s’en remettre à Dieu. « Je laisse tout entre les mains du Tout-Puissant. LUI qui décide tout sur l’avenir de sa créature », confie-t-elle. Avant de conclure « mon heure sonnera ». Oumy, la cinquantaine passée, n’a n’a jamais goûté aux délices du mariage, et ne croit pas tellement aux pratiques animistes même si cette fois-ci, elle s’est approvisionnée de la pommade « kéma ». « Je ne crois pas beaucoup à ces choses. Mais cette fois-ci, vu la ruée des femmes sur cette pommade, je l’ai achetée pour la première fois. Car, à mon âge, je veux me marier même si j’ai peu de chance d’avoir des enfants, car j’ai la cinquantaine passée ».
Une pommade pour avoir un mari et vous pensez au developpement avec de tels esprits?
Ce continent est décidemment foutu