Quelques jours après les manifestations de jeunes contre la gestion du maire Bécaye Diop, Kolda a retrouvé le calme, mais les maux qui fâchent les populations sont toujours d’actualité. L’éclairage public, l’insalubrité, etc gangrènent toujours le quotidien des Koldois. Reportage.
Nuit du mercredi 23 novembre 2011. Il est 21 heures à Kolda. Sur la route principale qui jouxte la gouvernance, des jeunes vaquent à leurs occupations, malgré l’obscurité qui règne sur ce boulevard. « Nous n’avons pas le choix. Il n y a pas d’éclairage public. Nous sommes obligés de prendre le risque pour vaquer à nos occupations », déclare un jeune qui éclaire son chemin à l’aide de la lumière d’un téléphone portable.
Notre interlocuteur poursuit : « cette situation est dangereuse. Partout dans la ville, il n y a aucune lumière ». Un autre jeune Koldois ajoute : « nous sommes retournés aux anciennes habitudes de nos parents. Nous marchons dans l’obscurité. Seuls les téméraires osent circuler la nuit ».
Le quartier Sikilo, le centre ville, la périphérie de Kolda sont dans le noir. Une petite lumière jaillit des concessions. Cela semble augmenter l’indignation des citoyens, car estiment-ils, « il y a une nette amélioration dans l’approvisionnement de la ville en électricité ». « Il n y a presque plus de coupures de courant. C’est l’éclairage public qui fait défaut ici. C’est indigne pour une ville qui se respecte », souligne Fatoumata Baldé, une femme trouvée à quelques encablures du marché de Kolda.
Notre interlocutrice indexe le maire de la ville de Kolda : « Bécaye Diop est le responsable de cette situation. Il ne fait rien pour rétablir l’éclairage public ». Mme Baldé estime que l’éclairage public fait partie des maux qui irritent les populations.
L’élève Samba Ba voit d’autres manquements qui ont causé la colère des Koldois contre leur maire. Ce courroux a été exprimé récemment. En effet, des centaines de jeunes avaient manifesté leur mécontentement à travers des jets des pierres et des injures contre le maire Bécaye Diop. « Les canaux d’évacuation des eaux ne sont pas couverts. Cela a installé certains quartiers dans l’insalubrité », se désole Samba.
Amadou, un autre jeune Koldois se démarque. « Si les canaux ne sont pas couverts, cela ne doit pas pousser les populations à y déverser des ordures. Elles doivent avoir des comportements civiques. La propreté de la ville n’incombe pas seulement au maire. Chaque citoyen doit jouer son rôle », souligne-t-il.
Dans les écoles, l’absence de soutien est décriée. « Depuis quelques années, nous sommes hébergés dans une des écoles de la ville. Nous avons des abris provisoires. Les enfants sont à la merci du vent et de la poussière », se désole une enseignante en service dans une école francophone installée à l’intérieur de l établissement scolaires situé dans le quartier Sikilo.
D’autres jeunes dénoncent le manque de routes. « Les infrastructures routières construites par l’Etat son insuffisantes. Il est très difficile d’accéder à certains quartiers à cause du mauvais état des routes », s’indigne Mamadou Saliou Diallo, un jeune conducteur de moto. Notre jeune interlocuteur estime que l’argent utilisé pour construire des immeubles qui appartiendraient au maire devrait être injecté dans la construction de route pour désenclaver tous les quartiers. Pour lui, la paix civile dans cette partie du Sénégal passe par la satisfaction des besoins des populations. « Nous ne laisserons plus personne nous prendre en otage. Nous voulons des gens qui aiment Kolda et travaillent pour le bien-être des populations », martèle-t-il.
Samba NDIAYE
