Quatre femmes kamikazes se sont fait exploser samedi dans les environs de Fotokol, dans l’extrême-nord du Cameroun, en proie aux exactions des islamistes nigérians de Boko Haram, tuant cinq civils, dont un chef traditionnel.
D’après une source sécuritaire camerounaise jointe à Fotokol, les quatre kamikazes étaient «des jeunes filles âgées d’une quinzaine d’années».
Le rôle de la femme kamikaze est redevenu d’actualité cette semaine en France lors de l’assaut contre la planque des terroristes de Paris à Saint-Denis. Dans un premier temps, il avait été indiqué qu’une femme s’était fait sauter à l’explosif au tout début de l’opération, ce qui était présenté comme une première en Europe. Mais vendredi, l’enquête a conclu que la jeune Hasna Ait Boulahcen, cousine du terroriste Abdelhamid Abaaoud, retrouvée morte dans le squat n’était pas la personne qui s’était fait exploser.
Si l’EI au sens strict n’a jusqu’à présent pas recours à cette pratique, elle n’est pas rare chez les terrroristes nigérians de Boko Haram, officiellement affiliés à Daech. Samedi, au Cameroun, une première femme kamikaze a actionné sa charge explosive dans la maison du chef traditionnel de Leymarie, petit village situé en périphérie de Fotokol, tout près de la frontière avec le Nigeria, tuant sur le coup avec quatre membres de sa famille, a annoncé à l’AFP le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari.
Trois autres femmes kamikazes ont ensuite déclenché leurs explosifs à proximité, sans toutefois faire de victimes.
Fotokol est régulièrement la cible d’attaques transfrontalières de Boko Haram. Ainsi, le 9 novembre, trois civils avaient été tués au cours de l’attentat-suicide mené par deux femmes kamikazes près d’une mosquée.
Au total, plus de 100 personnes ont péri dans une vingtaine d’attentats attribués aux islamistes nigérians depuis le mois de juillet.