C’est un peu l’hôpital qui se moquerait de la charité. Alors que la communauté internationale est soudée derrière la France, de la Chine aux États-Unis, Bachar al-Assad a préféré accuser Paris d’avoir « contribué à l’expansion du terrorisme ».
« Les politiques erronées adoptées par les pays occidentaux, notamment la France dans la région ont contribué à l’expansion du terrorisme », a déclaré le dictateur syrien après les attentats qui ont causé la mort d’au moins 128 personnes dans la capitale. « Les attaques terroristes qui ont visé la capitale française ne peuvent pas être dissociées de ce qui s’est produit dernièrement à Beyrouth ni de ce qui se passe depuis cinq ans en Syrie » a-t-il ajouté en référence à l’attentat de l’EI commis jeudi dans un fief du Hezbollah dans la capitale libanaise et qui a fait 44 morts.
Provocation et opportunisme
Dans une interview accordée à Valeurs Actuelles ce samedi 14 octobre, le dictateur ne s’est pas privé de donner des leçons de géopolitique au gouvernement, expliquant que « la France ne pourra pas lutter contre le terrorisme tant qu’elle sera alliée au Qatar ou à l’Arabie saoudite ». « On avait averti sur ce qui allait se passer en Europe il y a 3 ans, on avait dit ne prenez pas ce qui se passe en Syrie à la légère. Malheureusement les responsables européens n’ont pas écouté », a-t-il par ailleurs ajouté sur Europe 1. « Nous sommes prêts à combattre le terrorisme avec ceux qui le veulent vraiment et jusqu’ici le gouvernement français n’est pas sérieux », a également commenté le tyran de Damas.
Fidèle à l’indécence qui caractérise celui qui a utilisé des armes chimiques contre son peuple, Assad se sert également de la situation pour réaffirmer son attachement au pouvoir. « La question de mon départ n’a pas à être posée dans des conférences internationales. La question de mon départ dépend uniquement de la volonté du peuple et du parlement syrien », a-t-il expliqué en se présentant comme le représentant du « dernier État laïc de la région ». De surcroît, il invite la France à reconsidérer sa position vis-à-vis des Turcs qui « soutiennent « Al-Nosra et Daech et vous envoient des migrants par millions ». Un ton pour le moins provocateur qui permet d’apprécier l’entêtement dans lequel s’est enfermé le président syrien.
La piste syrienne
La question de l’engagement de la France en Syrie sera sans nul doute au centre des préoccupations ces prochains jours. Et pour cause, un passeport syrien a été retrouvé près d’un des auteurs des attaques de Paris vendredi soir, pour lequel des vérifications sont en cours, a-t-on appris samedi de sources policières. Ce document en cours d’authentification a été retrouvé à proximité d’un des corps des assaillants », ont affirmé à l’AFP ces sources.
La « piste syrienne » est l’une des hypothèses de travail des enquêteurs, ont souligné ces sources, précisant que des vérifications sont effectuées en lien avec des services de renseignement étrangers, notamment européens. Plusieurs médias évoquent ce samedi une piste en Allemagne qui viendrait confirmer la thèse selon laquelle ces attaques auraient été pilotées de l’extérieur.
Une source policière a indiqué samedi matin à l’AFP que les kamikazes étaient apparemment des hommes « aguerris à première vue et parfaitement entraînés », que des témoins ont par ailleurs décrits « comme assez jeunes et sûrs d’eux ».
La question de leur entraînement et d’un éventuel séjour en zone de jihad, notamment en Syrie, s’est « assez rapidement » posée dans les investigations, selon des sources policières, ajoutant qu’il s’agissait de « premiers éléments d’enquête » restant « à affiner ».
huffpost.fr
Bachar n’accuse pas. Il dit la vérité.