La légende est entretenue par les drames successifs. Au Sénégal, certains «virages» et «axes» routiers sont réputés comme des cimetières des véhicules. Et le point de chute de pauvres «passagers». Explication surnaturelle ? Indiscipline ? A Dakar, Diourbel, Saint-Louis, Fatick, Ziguinchor, Mbour entre autres, les «couloirs de la mort» croquent des Sénégalais dont le sort est souvent lié à l’indiscipline des chauffeurs et la qualité des cars de transports. Voyage à travers les axes les «plus accidentogènes» du pays.
De Tournal Nonane (5km à l’est de Fatick) à Tattaguine (27km à l’ouest de Fatick), c’est un véritable couloir de la mort pour les passagers qui empruntent la Rn 1. Cependant, la zone la plus «accidentogène» sur ce tronçon reste l’axe Fatick- Tattaguine, notamment aux environs du village de Ndiongolor situé à 10km à l’ouest de Fatick. Entre 2011 et 2013, 29 accidents ayant occasionné 17 morts et 287 blessés ont été répertoriés sur cette voie, selon le lieutenant Mody Ndour, commandant de la 32e compagnie des sapeurs-pompiers de Fatick.
En 2011, il y a eu 7 accidents qui ont entraîné 5 morts et 67 blessés. Ces chiffres ont été presque multipliés par deux en 2012, année pendant laquelle 13 accidents, 135 blessés et 8 morts ont été recensés. Pour 2013, les sapeurs-pompiers ont pour le moment noté 9 accidents qui sont à l’origine de 85 blessés et 4 corps sans vie.
«La plupart de ces accidents sont causés par des dérapages suivis de renversements, mais aussi il y a des fois des collisions entre véhicules. Les dérapages sur la route sont liés au fait que certains chauffeurs ont l’habitude de rouler à vive allure surtout sur l’axe Fatick- Tattaguine où la route est dans un bon état. En revanche sur l’axe Fatick-Kaolack, nous y intervenons très rarement pour des accidents. Ici le mauvais état de la route oblige les automobilistes à être plus attentifs aux nids de poule et à rouler doucement, ce qui amoindrit les causes d’accident», a expliqué le Lt Ndour. En plus de ces explications techniques de M. Ndour, certains pensent que la fréquence des accidents sur le tronçon Fatick-Tattaguine serait l’œuvre d’esprits maléfiques. A l’occasion de la traditionnelle séance de divination ou Xoy, les Saltigués de Malango n’arrêtent pas d’alerter les populations sur ces nombreux accidents. Cela a encore été le cas en juin dernier. Peut-être que le respect des recommandations de ces détenteurs de savoir occulte pourrait contribuer à faire baisser le nombre d’accidents sur cette partie de la Rn 1. Qui sait ?
Correspondant
Il faut une campagne de sensibilisation nationale dans les médias surtout la TV pour inviter les conducteurs à la prudence sur les routes.