L’annonce par Benoît XVI de son intention de démissionner ne constitue pas une première dans l’histoire. Il existe plusieurs cas de démissions, volontaires ou contraintes. Benoît IX (1012-1055) ou Grégoire VI (?-1046) l’ont fait successivement au XIe siècle pour des raisons politiques. On connaît aussi le cas de Célestin V, qui démissionne en 1294, de son propre chef, après cinq mois de pontificat .
Le dernier pape à avoir démissionné était Grégoire VII (1325 – 1417). En 1415, celui qui devait réunir la papauté de Rome et la papauté d’Avignon dut quitter ses fonctions sous la pression des cardinaux, en plein milieu d’une crise d’autorité entre Eglise d’orient, d’occident et Saint-Empire Romain Germanique.
Depuis, aucun pape n’a quitté ses fonctions de son vivant. Mais plusieurs l’ont évoqué. Ce fut le cas de Paul VI, qui avait réfléchi à démissionner pour ses 80 ans, ou de Jean-Paul II qui, accablé par la maladie, évoqua à plusieurs reprises la possibilité de quitter ses fonctions.
En 2002, le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, déclarait au « Muenchner Kirchenzeitung », l’hebdomadaire du diocèse de Munich et Freising : « Si le pape constatait qu’il n’arrivait absolument plus à remplir ses fonctions, alors il démissionnerait certainement ».
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