En dépoussiérant le fichier de la Fonction publique à travers un Audit physique et biométrique, le gouvernement a constaté qu’onze mille agents continuaient à percevoir des salaires. Scandaleux ! Il a pris une mesure de suspension temporaire de ces salariés.
Renversant ! Les résultats définitifs de l’Audit physique et biométrique de la Fonction publique présentés hier en Conseil des ministres ont montré que 11 mille agents percevaient des salaires indûment. Alors qu’ils sont inconnus de l’administration publique. Le Conseil a décidé d’une mesure de suspension temporaire de tous les salaires des onze mille agents qui n’ont pas été recensés. En attendant que les concernés se manifestent pour régulariser leur situation, le cas échéant. «A défaut, les procédures de radiation définitive, qui s’imposent, seront enclenchées», annonce le Conseil des ministres. Ces mesures sont l’aboutissement d’un long processus mettant en lumière le dysfonctionnement de l’administration publique. Ces onze mille agents représentent plus de 20 % de la masse de la Fonction publique.
En juillet 2013, l’Etat avait décidé de mener un audit physique et biométrique des agents de la Fonction publique. Au cours de cette enquête, le ministère de la Fonction publique est allé de découvertes … en découvertes surréalistes. Les premiers résultats de l’audit avaient révélé 112 789 agents réguliers, 2 378 cas de contentieux confirmés, 10 628 cas de contentieux ont été levés et 9 892 vont faire l’objet d’un changement de la domiciliation de la rémunération. Ces premiers résultats vont encore plus loin en révélant que «des assistants techniques étrangers n’exerçant plus de fonction au Sénégal depuis des années perçoivent encore des salaires de l’Etat, des agents sont payés régulièrement et sont inconnus de leur ministère de tutelle ou sont dans des agences d’exécution où ils perçoivent un deuxième salaire».
Par ailleurs, le ministre avait annoncé que 865 enseignants déclarés malades de longue durée (de 1995 à 2012) qui, même s’ils sont prévus par le législateur, se sont vus appliquer cette mesure sans l’aval du Conseil de santé. Mansour Sy avait révélé que 2 378 cas reversés dans les contentieux vont voir leurs salaires suspendus et des poursuites être engagées contre eux pour recouvrir les salaires indus. Sans doute des sanctions vont suivre.
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