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Audit du fichier électoral : L’Union européenne en passe de se retirer du processus: A l’origine du blocage, la passivité des partis

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La mission d’audit du fichier électoral, qui doit démarrer ses travaux dès le début du mois d’octobre, risque d’être l’œuvre du ministère de l’Intérieur. En effet, selon une source, étant donné que les coalitions de partis politiques traînent les pieds pour désigner, selon les directives de l’Union européenne (Ue), un représentant qui siègera au Comité de pilotage ainsi qu’un suppléant, et de lui en faire part dans les ‘plus courts délais’, l’Ue, pense à filer le dossier aux services d’Ousmane Ngom.

Au rythme où vont les choses, la délégation de l’Union européenne (Ue) risque de jeter l’éponge au profit du ministère de l’Intérieur dans le projet d’audit du fichier électoral. Constatant que les coalitions de partis traînent les pieds pour donner suite à ses directives, la délégation de l’Ue pourrait s’en laver les mains et se retirer de l’audit du fichier électoral, indique notre interlocuteur. Qui affirme que dans ce cas, l’opposition serait dans l’obligation de faire avec le très contesté Ousmane Ngom. Le cauchemar qui hante le sommeil de ses leaders.

‘L’Ue, qui est toujours très disposée à accompagner le Sénégal pour un scrutin libre et transparent, va certainement se laver les mains et transmettre le dossier au ministère de l’Intérieur. Avant c’est l’Ue qui convoquait. Désormais, le ministère de l’Intérieur pourrait se substituer à l’Ue et aux bailleurs qui faisaient l’audit. Et dans ce cas, c’est Ousmane Ngom qui va piloter les travaux sur l’audit du fichier’, affirme notre interlocuteur. Qui redoute que ce travail soit transmis à Ousmane Ngom. ‘Une machine à faire gagner le parti au pouvoir’, indique notre source.

Cette dernière, qui souligne que Gilles Hervio et Stéphanie Masure, respectivement représentant et responsable de la section politique de la délégation de l’Union européenne sont des gens disponibles. Notre interlocuteur ajoute qu’ils se sont pliés à quatre pour se mettre à la disposition de la démocratie sénégalaise pour un scrutin libre et transparent. ‘Mais les partis politiques n’ont pas répondu favorablement. Les coalitions traînent les pieds’, regrette-t-il. A l’en croire, la responsable de la section politique de la délégation de l’Ue a invité à deux reprises les coalitions à communiquer chacune deux experts : un titulaire et un suppléant. ‘Nous avons le plaisir de vous informer que les experts qui composeront la mission d’audit, recrutés par l’Union européenne, l’Allemagne et les Etats-unis, ont été sélectionnés et que leur contractualisation est en cours de finalisation. La mission sera en mesure de démarrer les travaux dès le début du mois d’octobre’, écrit Stéphanie Masure dans une première correspondance, datée du 13 septembre. ‘Je me permets d’attirer votre attention sur l’importance de désigner au sein de vos coalitions respectives, un représentant qui siègera au Comité de pilotage, ainsi qu’un suppléant, et de nous en faire part dans les plus courts délais’, précise-t-elle aussitôt.

Rappelant dans la foulée qu’il a été convenu lors de la mission exploratoire, qu’un Comité de pilotage comprendrait un représentant de la société civile, un représentant de la mouvance présidentielle, un représentant du front Bennoo Siggil Senegaal, un représentant de la coalition des partis politiques non-alignés, un représentant de la coalition des partis politiques indépendants. Et à leurs côtés, siègeront un représentant de la Cena, un représentant par partenaire technique et financier, un représentant du gouvernement et le chef de l’équipe d’audit.

Mais aucune suite n’a été donnée à cette requête, selon notre interlocuteur. Constatant, sans doute, la passivité des coalitions, elle écrit dans une deuxième correspondance datée du 21 septembre: ‘Nous nous permettons de vous contacter à nouveau pour souligner qu’il est urgent, compte tenu de la proximité de la date de démarrage de la mission d’audit du fichier électoral, de désigner au sein de vos coalitions respectives un(e) représentant(e) qui siègera au Comité de pilotage ainsi qu’un suppléant. Nous vous en remercions par avance’. Et, selon notre source, le manque de réponse fait que l’Ue veut maintenant se dessaisir du dossier pour laisser le travail au ministère de l’Intérieur. Sur les causes des lenteurs des coalitions, notre interlocuteur rappelle qu’il y a 165 partis politiques au Sénégal. Et quand l’Ue convoque et demande aux partis de se réunir en coalitions, chaque parti veut être représenté. ‘Parce qu’ils ne se font pas confiance’, conclut-il.

Charles Gaïky DIENE

walf.sn

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