Deux reporters ainsi que le photographe du quotidien « La tribune » ont été auditionnés durant tout le week-end par les éléments de la Brigade des affaires générales (Bag) de la Division des investigations criminelles (Dic). Lors de son audition, le photographe a expliqué que l’homme qui a été montré sur la photo à la « Une » de ce quotidien et tenant une arme de poing de type Pa (pistolet automatique) est un gendarme et non un policier.
« Attention la Police tire sur le peuple, des centaines de portés disparus », avait titré le quotidien « La Tribune » dans sa livraison du vendredi 23 septembre dernier. Pour illustrer cette « une », des photos avaient été publiées montrant des éléments encagoulés pointant des armes sur des manifestants du 23 et 27 juin. Un autre agent est également montré tenant en main une arme de poing.
Ce qui avait valu à trois employés de ce journal, le Directeur de publication, Félix Nzalé, le reporter Ahmet Bachir Ndiaye et le photographe Mamadou Diop dit « Diop le Maire », une convocation par la Dic.
Au sortir de son audition, le Directeur de publication de « La Tribune », Félix Nzalé avait déclaré qu’ « il n’y avait pas une volonté de discréditer les autorités policières. Nous avons un rôle de veille et d’alerte et quand on faisait les papiers, c’était un peu avec beaucoup de recul, pour qu’ils puissent voir les images pour savoir la conduite à tenir par rapport aux événements qui allaient se produire le 23 septembre ». Déclarations qui recoupent le contenu de son audition devant les éléments de la Brigade des affaires générales de la Division des investigations criminelles (Dic).
Son reporter Ahmed Bachir Ndiaye a embouché la même trompette, ajoutant qu’en parlant de personnes portées disparues, c’était juste pour montrer que « des centres d’état-civil civil étaient saccagés, les pièces administratives détruites. Il y a des élèves de 3e, de Terminale qui n’ont pas fait leurs examens, faute d’extrait de naissance ». C’est pourquoi, note Félix Nzalé, « ce sont des disparus du point de vue de l’identité ». D’où les guillemets qu’ils ont utilisé.
Le photographe « Diop Le maire« , pour sa part, a déclaré, lors de son audition sur procès-verbal que l’agent qui a été pris en photo et qui a été montré tenant un arme de poing, n’est pas un policier, mais un gendarme. « L’image a été prise devant le ministère des Mines, à Dakar au moment des saccages », dit-il, ajoutant qu’il savait bien qu’il s’agit d’un gendarme et non d’un policier.
