Me Wade s’est voulu très clair en conseil des ministres hier : il ne cautionnera aucune augmentation des prix l’eau, du sucre et de l’électricité. Informé d’une expertise qui théorise la hausse des factures d’eau, le chef de l’Etat est littéralement sorti de ses gonds, avant que le ministre de l’Energie, Samuel Sarr, ne prenne la parole pour justifier son refus proclamé d’une hausse du coût de l’électricité.
Le président de la République a adopté une posture radicale lors de la rencontre du conseil des ministres hier. Ce, après avoir été mis au courant d’une expertise faisant état de la nécessité d’augmenter le coût…de l’eau, au moment d’ailleurs où des bailleurs de fonds demandent, provoquant un refus du ministère de l’Energie, une augmentation du coût de l’électricité. Hier, Me Adoulaye Wade s’est voulu très clair devant les membres de son gouvernement : « Je n’augmenterai rien ! ». Répondant aussi à une intervention théorisant une hausse éventuelle du prix du sucre, le Président a adopté la même posture. À ce sujet d’ailleurs, le ministre du Commerce, Amadou Niang a regretté que la production de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) ne couvre pas tout le marché national. Wade dit qu’il trouve inacceptable toute hausse au moment où le devoir du gouvernement est plutôt de chercher à casser les prix, dans ce contexte de crise mondiale. Une occasion saisie au rebond par le ministre de l’Energie, Samuel Sarr. Ce dernier a d’emblée félicité le Président pour sa position avant d’ajouter que celle-ci est en droite ligne avec la promesse qu’il avait faite le 3 avril dernier d’alléger le coût de la vie.
Tirant la couverture de son côté, le ministre de l’Energie a ajouté que c’est à cause de ce souci que lui-même a écarté toute hausse du prix de l’électricité, alors que le Fmi voulait un réajustement de 15% du prix depuis le 1er avril dernier. Pour beaucoup, en prenant cette position, Me Wade a voulu faire comprendre qu’il était en phase avec son ministre de l’Energie qui, comme nous l’indiquions, s’était bouché les oreilles quand les bailleurs avaient évoqué une probable hausse du prix de l’électricité.
Déplorant l’incendie qui s’est déclaré au « daaka » de Médina Gounass, Me Wade a affirmé que c’est une retraite spirituelle à risques. Aussi, a-t-il, après avoir présenté ses condoléances, instruit le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye et le ministre de l’Intérieur Bécaye Diop de se rendre rapidement sur les lieux. Le Président a aussi demandé aux structures étatiques d’arrêter de « sucer » l’Office national de l’assainissement (Onas). Selon lui, si la boîte dirigée par Babacar Ndao traverse des difficultés, c’est surtout parce que certaines structures de l’Etat n’hésitent pas à solliciter l’Onas.En toute illégalité.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info
