Ce titre assez provocateur semble être l’ultime message des sénégalais aux acteurs politiques au soir des dernières élections législatives du 1er juillet. En effet, 38%, tel a été le taux de participation. Et pourtant, 24 listes courtisaient le choix des sénégalais. Alors qu’est ce qui n’a pas marché alors? Une corrélation toute simple de ces deux constats, amers certes, permet d’imaginer, avec un peu d’ironie bien sûr, tout le dégoût des sénégalais envers les acteurs politiques qui ne cessent de rivaliser d’ardeurs et de discours vides dont on ne peut retenir que la langue de bois et la soif de pouvoir.
En effet, après des années de combat avec un maudit régime agonisant qui a fini par terre avec son arrogance et sa médiocrité, une bonne partie des sénégalais ne s’est pas sentie interpelée par les enjeux stratégiques de ces dernières élections. Vouloir chercher les motifs d’un tel désintérêt ne saurait occulter, dès lors, la responsabilité flagrante des politiques. C’est pour dire que le Peuple Sénégalais a tellement souffert des coups bas des acteurs politiques qu’aujourd’hui il n’éprouve que du mépris pour ces derniers. Il ne s’agit point ici de légitimer le choix de certains sénégalais de n’avoir pas exercé leur droit et devoir citoyen de vote, mais d’un exercice de lecture des résultats.
Qui aurait imaginé qu’après un 23 Juin historiquement et symboliquement décisif dans la marche politique de notre pays que ce peuple manifesterait une si grande indifférence à des élections dont l’aboutissement devrait nous conduire au choix de députés comme ceux-là même qui ont été à la base du soulèvement populaire d’alors ? En effet, l’engagement et l’engouement qu’un tel jour avait suscités ne pouvaient permettre de parier sur un taux de participation aussi faible et aussi bas. D’aucuns peuvent invoquer bien sûr les effets des audits ou bien le mode de scrutin, d’autres, la non représentativité de plusieurs partis ou bien le vide qui caractérisait les discours… Seulement, le constat est là !
Le 23 Juin présageait et imposait de nouvelles pratiques politiques mais aussi il avait fini de mettre en place le cadrage d’une forme de citoyenneté avec une implication toute particulière des citoyens pour le choix de nos dirigeants politiques. Hélas ! Pratiquement un an après, la désillusion est grande. Avec un tel taux de participation, quel légitimé il faut accorder aux nouveaux députés? Les nouveaux députés, au-delà, les acteurs politiques, auront-ils la sagesse et le sens de la mesure pour décortiquer un message qui semble assez limpide ? Nous, citoyens, avons-nous pris la peine de mesurer le sens de notre choix de ne pas exercer notre devoir de vote surtout ? De tels questionnements ont surtout le mérite de placer l’ensemble de la classe politique au cœur des nouveaux enjeux politiques qui se dessinent. Toutefois, nul ne pourrait apporter de réponses évidentes s’il ne serait pas guidé par les résultats que les acteurs politiques se doivront de faire preuve. La seule évidence réside dans la nécessaire d’une réforme morale si profonde de notre sphère politique. Déjà, là, il me semble important de pointer du doigt ce conglomérat de plus de 200 partis politiques qui n’ont aucune représentativité territoriale ou même idéologique pour la plupart. Au nom de la pluralité des opinions devons-nous accepter que chaque grande gueule, le plus souvent avec de fortes caractéristiques égocentriques et opportunistes, jette dans la marre politique une nouvelle formation qui n’a de sens que de nom ? La pratique démocratique (si démocratie y en bien sûr) au sein des partis politiques ne devrait-elle pas favoriser la formation de tendances politiques au sein des grands mouvements politiques plus représentatifs afin de nous éviter une arène politique déjà plus que saturée que nous avons? Ce sont autant de questions qu’on peut se poser si la moralisation de la pratique politique n’est pas en marche. Qu’il s’agisse des modes de financements actuels des formations politiques qui reposent le plus souvent sur une seule personne ou un groupe restreint, de la transhumance politique … la réforme de la pratique politique se doit d’être profonde pour nous épargner de la médiocrité dans le débat politique national et surtout au sein de l’assemblée nationale. Celle-ci a vu les pratiques politiques les plus nauséabondes.
En effet, 12 ans de règne, sans partage pratiquement des libéraux du PDS au sein de l’hémicycle, 12 ans d’insultes, de médiocrité, de volonté avouée de monarchisation de notre République, de bassesse dans l’exercice du pouvoir, avaient fini de dénaturer honteusement cette institution. C’est dire que le peuple sénégalais a vu jaillir de l’Assemblée Nationale des lois débiles, les plus injustes et les plus inopportunes de notre histoire. N’est-ce pas c’est par là qu’on a vu émergée une loi Ezzan qui consacrait finalement l’assassinat de Me Sèye comme un non-évènement ? N’est-ce pas c’est par là aussi où on a vu sortir la loi sur la Vice-Présidence taillée sur mesure dont on n’avait guère besoin ? Que dire aussi de l’instrumentalisation de cette chambre par l’ancien régime pour régler des différends personnels et non moins politiques ? Où était cette chambre quand on assistait aux dangereux dépassements budgétaires qu’on a pu assister ? Où était cette chambre législative quand Abdoulaye Wade usait de nos deniers pour se faire construire un monument dont lui seul pouvait le symboliser comme une traduction artistique de la renaissance africaine ? Au nom de quelle légitimité nos députés doivent-ils courber l’échine devant des pratiques anti-démocratiques économiquement et socialement dangereuses pour l’essor de notre pays?
C’est dire toute la frustration du peuple devant la posture le plus souvent lamentablement incorrecte et basse de nos députés et des acteurs politiques. L’opportunisme et le manque de valeurs qui caractérisent leur personnage assez sinistre restent en totale déphasage avec l’option de progrès et de justice sociale qui caractérise notre société. Et pourtant, à chaque fois que nos politiques ont sollicité et courtisé les citoyens, ces derniers ont répondu présents. Mais c’est lasse de voir se détourner de leurs préoccupations les hommes politiques une fois leur rêves réalisés, que cette fois-ci la population a opté pour le recul et surement pour mieux sauter à l’avenir. Il s’agit ainsi de dire que cette posture d’indifférence ne signifie point une résignation mais pressage une réaction future dont les effets seront fatals pour les acteurs politiques. Le Sénégal des années 2000 ne se compare pas d’avec celui des porteurs de pancartes à l’orée des indépendances, ni à celui de 1968, encore moins de 1988. Il suffit d’analyser les mutations qui se sont produites depuis et la dynamique qui a pris place. L’éveil des consciences dont la victoire du 23 Juin symbolise l’approfondissement doit être le seul repère des faits, gestes et discours de nos politiques. Le Peuple, lui, a son 23 Juin comme unique repère désormais. Alors, travaillez de grâce pour vous épargner et nous épargner d’évènements douloureux encore une fois. Le Sénégal et les Sénégalais n’ont plus besoin de telles situations. Ce ne sont plus des paroles et des discours qui vous feront gagner la sympathie de la nation mais des résultats. Alors de grâce, fermez vos gueules !
as tu une minute penser a leur famille en ecrivant ce titre comme si tu n avez pas de aprents ..l espace qui nous est reserve pour faire nos contribution doit montrer la maturite des internautes,,,
Mal éduqué tais-toi,tu n’apportes rien à personne.On a besoin d’écouter ou de lire ce que disent ou écrivent les personnes bien éduquées c’est ce qui nous apporte quelque chose