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AVENUE GENERAL DE GAULLE DE SAINT-LOUIS Entre débauche et anarchie

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En plus d’être squattée anarchiquement par de jeunes commerçants, l’avenue Général De gaulle de Saint-Louis est devenue une tâche noirâtre dans le paysage de la vieille ville, jadis capitale de l’AOF. Ici, de plus en plus, les populations sont enclines à penser que les autorités municipales et administratives ont fini de montrer leurs limites face à la prise en charge du chaos qui y règne au point de porter ombrage carrément au Général français dont elle porte le nom. Ces envahisseurs, en conquérants, y ont installé la débauche et les jeunes filles qui y passent se font régulièrement agresser par de jeunes dévergondés souvent surpris de recevoir en retour une taloche en pleine joue. Aujourd’hui, on parle de débaptiser l’avenue.

Dès sa prise de service, le tout nouveau Commissaire de la police centrale de Saint-Louis avait déclaré urbi et orbi que son premier chantier dans cette ville allait être le nettoyage de l’avenue du Général De gaulle située entre le Commissariat central et le mythique pont Faidherbe. Encore un autre monument du passé colonial français à Saint-Louis. Mais aujourd’hui, plus de six mois après la déclaration du Commissaire central, qu’en reste-t-il de sa déclaration de vœu pieux ?

Mieux que d’installer des étals comme aux débuts, les jeunes marchands clandestins ont pris ces derniers temps de faire … pire en érigeant des cantines en bonne et due forme le long du stade Me Babacar Sèye jusqu’au marché de Sor. Une situation qui constitue ni plus ni moins qu’un pied de nez aux déclarations du Commissaire. Ici, A.D répond sur la question de cette nouvelle attitude : « Nous montons des cantines parce que nous avons le droit de le faire dès l’instant que nous payons le « diouty » à la Mairie. Le reste, ce n’est pas notre problème. »

Ces paroles insouciantes illustrent parfaitement l’état d’esprit qui guide l’occupation illégale de la voie publique à l’avenue du Général De gaulle de Saint-Louis, naguère circuit obligé pour les Saint-Louisiens et les Saint-Louisiennes pour faire la promenade quotidienne du soir traditionnellement appelée « takkussanu Ndar ». En tenue de ville, c’était le lieu des parades du bon goût. C’est par ici que passaient tous les chemins de l’élégance et de la beauté. Les après-midi aussi, les sportifs de la vieille s’y donnaient rendez vous pour se rendre au stade Me Babacar Sèye, ex-Wiltord, pour suivre les entraînements de la Linguère de Saint-Louis. De sorte que cette avenue cristallisait toute la concentration culturelle socioculturelle de la capitale du nord.

Par ailleurs, le régime socialiste, jusqu’à sa défaite en 2000, n’a jamais cessé de restaurer et l’avenue et le stade Me Babacar Sèye pour leur garder leur caractère symbolique. Et jusqu’à l’an 2000, le Conseil municipal de Saint-Louis alors dirigé par Abdoulaye Diaw Chimère, a tout fait pour y interdire l’installation anarchique notamment en publiant coup sur coup deux arrêtés municipaux.

Sa fermeté d’alors a fait place aujourd’hui à l’attitude calculatrice politicienne de son successeur, Ousmane Masséck Ndiaye, qui, voulant du tout dialogue s’est finalement piégé et se fera éjecter de sa chaise par une population trop impatiente de retrouver « son » avenue. En effet, la population a l’impression que ce Maire a trop laissé les commerçants dits ambulants mais devenus fixes, faire joujou avec leur support de parades. Ici la route est disputée aux véhicules par les piétons qui n’ont plus ou passer. Pis encore, des accidents entre véhicules et piétons se passent régulièrement sans que rien ne se passe pour que cette situation trouve une solution. Malgré toute sa « diplomatie » envers les ambulants devenus fixes, Ousmane Masséck Ndiaye n’a jamais su trouver « sa » solution pour rendre à Saint-Louis « son » avenue chérie. Et il l’a payé de « sa » chaise tant chérie au soir du 22 mars dernier. Pourtant, à plusieurs reprises, il a voulu faire comprendre aux Saint-Louisiens qu’il était ferme en publiant des arrêtés d’interdiction d’installation sur l’avenue avant d’opérer une reculade coupable, interprétée comme une faiblesse devant les envahisseurs de la rue. La même attitude qui avait perdu son prédécesseur au début de 2000. Ni Chimère ni Masséck n’avaient compris qu’il était dangereux pour leur fauteuil de laisser « violer » impunément l’avenue de son Général De gaulle.

La cause de ce « viol » provient du fait que cette avenue est aujourd’hui la plus commerçante de Saint-Louis les commerçants ayant compris et très vite d’ailleurs que, qui s’installera ici fera une très bonne affaire à cause de son achalandage. L’ogresse remplaçant l’appât du gain, les boutiquiers qui ont pignon sur rue ici, vont verser dans l’excès en occupant la devanture de leur commerce. Ils y installent leurs neveux et fils, la famille quoi, pour essayer de gagner plus encore. Au début, ce n’était que des étales par terre qui ne gênaient pas trop mais depuis l’avènement du commerce des Chinois au Sénégal, le phénomène a connu une ampleur sans précédent. Circonstance aggravante : le développement de la ville.

En effet, depuis le début des années 2000, Saint-Louis sort progressivement de sa léthargie. L’agenda culturel s’étoffe chaque année avec la célébration de nombreuses activités qui font converger ici des populations de toutes les régions du pays comme le 15 août, les 2 « rakas », le Festival international de Jazz, le Festival Diagn’Art, …etc. Autre signe du retour de la prospérité à Saint-Louis, le développement fulgurant de l’enseignement supérieur. L’Université Gaston Berger de Saint-Louis, telle une locomotive de l’excellence, attire les investisseurs et chasseurs de cerveau. Last but not least, l’option gouvernementale de faire de la vallée du fleuve Sénégal le grenier du pays a fini de faire de la capitale du nord, le centre du développement agricole du Sénégal avec tout son corollaire. Saint-Louis est devenue le repli naturel des grosses sociétés agricoles nationales ou internationales comme les GDS. Mais tout ceci se passe dans un méli-mélo indescriptible et à travers une vitesse qui a surpris les paisibles habitants de la cité tricentenaire. Perturbant ainsi leurs repères naturels et culturels au fur et mesure d’un nouveau brassage culturel en cours et jamais atteint dans l’Histoire.

Les populations sont agressées, en effet, dans leur culture par ce phénomène du fait de comportement de ces jeunes commerçants qui, chaque jour, du fait de certains complexes, s’en prennent aux jeunes filles de la ville. Dernièrement, une jeune fille du nom de SG en fera les frais. En pleine matinée, alors qu’elle passait non chalemment sur le trottoir et entre les cantines pour suivre son chemin, un jeune commerçant tranquillement assis sur son tabouret au milieu du passage, empoignera le postérieur de la fille. Surprise et affligée, elle envoya une baffe à la figure du jeune homme qui mettra toute la journée à chercher à savoir ce qui lui est arrivé. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, la jeune fille lui couvrit de tout ce qu’elle avait de registre d’injures dans le sac. Interrogé sur la nécessité de trouver rapidement des solutions afin d’éviter aux populations de tels désagréments, le Maire actuel de la ville a répondu être en raison de chercher les meilleurs moyens de régler cette situation : « la solution coûte 100 millions f CFA pour le transfert vers un site déjà identifié. »

africanglobalnews.com

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