Le droit à l’avortement est menacé, aux États-Unis. La publication d’un projet de décision de la Cour suprême, visant à annuler l’arrêt qui garantit le droit constitutionnel à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), suscite beaucoup de réactions dans le pays. Et d’abord à la Cour elle-même.
La cour le confirme dans un communiqué assez courroucé : le document qui date du mois de février, est un texte authentique. Il a été rédigé par le juge conservateur Samuel Alito, soutenu par quatre autres juges conservateurs, dont trois nommés par Donald Trump lorsqu’il était président.
Les juges libéraux minoritaires vont rédiger un contre-argumentaire. Le communiqué explique que ce document n’est pas définitif. La Cour doit rendre sa décision finale au mois de juin.
Enfin, elle lance une enquête pour déterminer l’origine de cette fuite inédite. Très peu de personnes ont accès à ces documents : les juges eux-mêmes, leurs assistants, quatre chacun, et éventuellement des proches de ces personnes. Cela fait donc quelques dizaines de personnes au maximum.
Les réactions politiques sont nombreuses, ce mardi. Le président Joe Biden a publié un communiqué avant de s’exprimer directement. Il s’inquiète que d’autres domaines, comme celui de la contraception ou du mariage homosexuel, soient touchés par ce changement fondamental dans l’approche de la Cour suprême.
Il demande que tous les moyens soient mis en œuvre, au niveau législatif, pour que le droit des femmes à faire leur propre choix soit protégé par ailleurs, s’il ne l’est plus par la Cour.
La question de l’avortement va devenir l’un des principaux enjeux des prochaines élections de mi-mandat. Les élus les plus conservateurs du Parti républicain annoncent déjà que s’ils remportent la majorité en novembre, ils veulent que le Congrès adopte une loi reconnaissant au fœtus des droits équivalents à ceux d’une personne déjà née.