Le vote d’une loi portant sur l’avortement médicalisé n’enchante pas le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action (Sutsas). Pour ces syndicalistes, la multiplication des cas de viol et d’inceste ne saurait justifier la légalisation de cette pratique. En revanche, Mballo Dia Thiam et Cie recommandent à l’État de voter la Loi d’orientation familiale pour un retour aux valeurs.
«Le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action (Sutsas) se démarque d’un vote de la loi portant sur l’avortement médicalisé qui, à bien des égards, n’est pas un avortement thérapeutique mais un avortement pour confort familial ou social parce que lié à l’inceste ou au viol tout en remettant en cause le caractère sacré de la vie humaine.» Face à la presse hier, le Sutsas s’est voulu intransigeant dans son opposition contre la légalisation de l’avortement médicalisé. En effet, depuis quelque temps, il est fait état d’un probable vote de la loi sur l’avortement médicalisé par l’Assemblée nationale. Un combat qui est depuis longtemps porté par l’Association des juristes sénégalaises (Ajs).
Pas suffisant pour convaincre les professionnels de la santé. «L’avortement médicalisé tel que présenté par tous ceux qui en sont les défenseurs, on évoque la question de l’inceste et du viol. Nous considérons que c’est un problème de société», analyse Mballo Dia Thiam, Secrétaire général du Sutsas rappelant qu’à l’occasion des Assises de la santé en 2008, il a été recommandé au gouvernement, «la nécessité et l’impérieuse urgence de voter» la loi d’orientation familiale. «La famille sénégalaise est éclatée. On ne sait même pas si elle est nucléaire ou polynucléaire. Elle n’est ni africaine, ni traditionnelle, ni européenne. Les parents ont démissionné et c’est là, la source de tous les maux qui gangrènent nos familles avec la complicité de certains médias occidentaux», se désole M. Thiam insistant sur le vote de ladite loi pour requinquer la cellule familiale sénégalaise «désespérément en lambeaux».
Préavis de grève toujours en vigueur
Par ailleurs, ces travailleurs de la Santé et de l’action sociale s’impatientent de recevoir l’enveloppe complémentaire de 1 milliard 550 millions de francs Cfa que le ministre du Budget et celui de la Santé avaient inscrite dans la loi de finances 2015 votée par l’Assemblée nationale en novembre dernier. Le paiement de la motivation nationale du dernier trimestre 2015 est aussi attendu, de même que le statut du personnel des Etablissements publics de santé (Eps). Dans le même registre des engagements de l’Etat, Mballo Dia thiam et Cie notent un retard dans le recrutement de 1000 agents dans la Fonction publique pour l’année 2015 afin de remplacer les départs massifs et définitifs de personnels.
Ces syndicalistes demandent également la dotation de personnels aux structures sanitaires qui souffrent d’insuffisance ou de défaut de ressources humaines comme l’hôpital Dalal Diam de Golf et les hôpitaux de Fatick Sédhiou, Kédougou, Kaffrine, Touba, etc.
Afin que ces revendications connaissent un début de solutions, le Sutsas exige du gouvernement de hâter le pas. Sinon, M. Thiam prévient : «Nous avons déposé un préavis de grève qui est toujours en vigueur.» Pour ne pas en arriver à la paralysie du système sanitaire, le Sutsas appelle les autorités à la table des négociations sur les questions à incidence financière.
Le Quotidien