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Babacar Gaye porte parole du PDSL. « Il n’y aura jamais d’article 35 bis »

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Le président du Conseil régional de Kaffrine, Babacar Gaye, par ailleurs, responsable au sein du parti démocratique sénégalais (Pds) revient, sur les différents sujets qui ont fait l’actualité nationale. De la violence dans la scène politique à l’élection présidentielle de 2012 en passant par la polémique quant à la succession d‘Abdoulaye Wade. Pour la succession, il n’y aura jamais d’article 35 bis. Article qui avait permis à Abdou Diouf de remplacer Senghor. Karim devra passer les urnes s’il va demain diriger le pays.

La Sentinelle Vous êtes Babacar Gaye, porte parole du Pds, vous êtes superviseur à la vente des cartes du Parti démocratique sénégalais libéral. Pouvez-vous expliquer aux sénégalais votre fonction au sein du Pds ?

Babacar Gaye : J’ai été nommé superviseur pour la région de Diourbel. Mais comme que je n’ai pas de temps, j’ai abandonné en temps que président du conseil régional de Kaffrine. Mais aussi compte tenu des taches qui me sont confiées par le secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), Abdoulaye Wade. Avec ces charges, je ne pense pas que je puisse assurer la supervision à la vente des cartes du parti dans cette région d’une part. De l’autre part, étant un responsable du parti et porte parole de surcroît, je devais être à des emplacements qui me permettraient au cas échéant d’arbitrer et de donner une position juste, non impliquée du parti.

L.S : Vous avez démarré la vente des cartes la semaine dernière, mais le constat est que il y a une violence qui a déjà émaillé le processus. Pourquoi y a t-il souvent des tensions quand vous déroulez des activités pour le parti ?

C’est ça ce qui est paradoxal. D’ailleurs, ce n’était pas une opération de vente des cartes, mais c’est plutôt une assemblée générale d’information et de sensibilisation. C’est très ridicule de constater que militants, des responsables et des camarades du parti se livrent à de tels actes. Personnellement, je fais partie des gens qui pensent qu’en démocratie, on n’a pas besoin d’arguments violents pour s’affirmer, parce que par essence, la démocratie exclut la violence. Les événements de Fatick constituent un cas un peu isolé. Nous les avons tous déploré. Les militants et responsables sont rentrés dans l’ordre parce que ils ont vite compris que l’essentiel, c’est d’aller aux opérations de vente des cartes ensuite procéder aux renouvellements. J’ose espérer que nous ne vivrons plus ces types de comportements pendant les renouvellements qui semblent être très important pour le parti. Je prie pour que les uns et les autres se ressaisissent parce qu’il n’est pas normal qu’on se chamaille

L.S : Cette culture de la violence qu’on voit au sein de votre formation est – elle le reflet de vos relations tendres d’avec le Parti socialiste quand il était au pouvoir ?

Je ne suis d’avis. Vous savez les germes de la violence en politique n’ont pas commencé à éclore avec l’avènement de l’Alternance encore moins avec la naissance du Parti démocratique sénégalais en 1974. C’est vari que j’étais très jeune quand le Sfio et le Bds se battaient pour le contrôle du pouvoir, je me rappelle qu’on a brûlé notre maison à Kaffrine lors des événements qui ont émaillé le conflit entre, je crois le marabout Cheickh Tidiane Sy et l’Ups. Je pense que c’est le manque de culture démocratique qui chérit la violence en politique. Le Sénégal n’a pas pu faire l’économie de ce processus, aujourd’hui, notre démocratie est majeure. Je pense qu’il n’est pas normal que les uns et les autres se battent ou prennent des gourdins pour se taper dessus pour le contrôle du pouvoir. La démocratie exclut la violence, c’est la bataille des idées qui doit primer sur tout. Ce n’est pas une affaire du Pds, c’est une culture de notre société qu’il faut bannir et le Pds a un rôle important à jouer pour avoir contribué au pluralisme démocratique, mais aussi étant à la cité et aux affaires, il nous incombe nous Pds, de montrer la voie c’est-à-dire à de telles occasions comme les renouvellements d’un grand parti comme le Pds, de ne pas utiliser la violence comme mode d’expression. Le Ps n’a pas pu le réussir, ce n’est pas une raison que nous ne le réussirons pas.

Est-ce que ce n’est pas aussi lié au fait qu’il n’y a pas aujourd’hui d’écoles de formation des militants dans les partis politique pour inculquer la culture démocratique aux uns et aux autres ?

Les militants ne sont pas formés, vous avez raison. Nous avons privilégié la massification tout azimut, à la mobilisation de ressources humaines de qualité pour faire un bon parti. C’est que c’est paradoxal qu’au Sénégal les partis politiques qui ont privilégié la formation politique militante n’ont pas pu asseoir une masse critique politique pour accéder au pouvoir. Au Pds, nous n’avons pas failli à cette règle, mais je pense que, contrairement aux autres partis politiques, nous avions l’école du parti et le Président de la République, Abdoulaye Wade, pense beaucoup à un Institut libéral qui doit être mis sur place par Lamine Bâ et le Professeur Christian Sina Diatta. Tout cela pour que les militants, d’abord les responsables aient cette culture démocratique. Je pense que vous avez parfaitement raison d’avoir fait un tel constat, parce qu’il est important de réinventer cette forme militantisme non alimentaire, un militantisme d’engagement un militantisme purement politique. Si nous arrivons vraiment à créer cette dynamique là, ce cadre de formation, certainement on n’aurait pu souffrir de ces avatars de la démocratie. Je le répète, le Pds n’est pas favorable à l’émergence des forces occultes encore moins à des gens qui seront chargés de neutraliser des adversaires.

Et pourquoi le Parti démocratique sénégalais libéral (Pds.l) ?

D’abords, parce que il y a un besoin de renouveau, de changement de certaines habitudes, et de modernisation. Notre encrage au libéralisme doit être affirmé par ce vocable « Libéral ». Peut être que c’est pour cette raison là que le secrétaire général national a pu ajouter au Pds, l’étiquette libérale.

Parce que vous n’étiez pas assez libéral ?

Bon ! Nous le sommes de choix, nous le sommes de cœur, ça aussi c’est une question qui, à mon avis n’a pas de réponses. Beaucoup de personnes ont adhéré au Pds parce que le parti était en vogue, le mouvement « Sopi » aussi. D’autres l’ont fait parce qu’ils croient à un homme. Mais honnêtement, je ne pense que tous ces gens sont conscients qu’ils sont des libéraux, des gens qui doivent cultiver la libre expression des idées, de la pensée mais aussi promouvoir la libre entreprise pour le développement de notre pays. Je pense que ça ne sera pas mauvais de ré inculquer à cette majorité dormante les vertus du libéralisme. Mais le débat tel qu’il semble être posé me semble biaisé, car il n’y a pas eu au sein du Pds des échanges ou débats profonds sur la mutation. Heureusement, dans notre parti politique, les militants, les responsables sont très disciplinés, raison pour laquelle vous avez constaté que l’engouement qu’il y a aujourd’hui autour des opérations de vente des cartes qui prouve exactement qu’il y a une adhésion massive des militants autour de cette mutation qui est en train d’être opérée. Si ce changement parvient à nous assurer d’un parti mieux structuré, fort et qui puisse réélire le Président de la République aux élections de 2012 et le maintenir au pouvoir le plus longtemps possible, ce serait une excellente chose de faire le changement.

La présidentielle se tiendra effectivement en 2012 ou bien sera t-elle anticipée comme d’aucuns le font croire ?

Moi je ne suis pas fort en spéculations. Nous sommes dans un champ politique et il y a un calendrier républicain qu’il faut respecter, si vous voulez, un calendrier électoral, pour être plus précis. Si l’on se conforme aux lois et règlement du pays, 2012, c’est bien la date constitutionnelle, mais il peut arriver que l’élection présidentielle soit organisée avant 2012. On ne doit pas l’exclure parce que c’est prévu par les lois et les textes.

Avec la crise politique actuelle et la conjoncture économique, imaginez-vous anticiper la présidentielle ?

Je ne l’ai pas di, et je ne parle pas encore moins de cas exceptionnel. Je ne parle pas de situations qui sont liées à l’économie, à la crise qui pourraient survenir au plan politique, au contraire. Je précise que nous sommes dans le cadre institutionnel, car il est prévu dans les lois et règlements une possibilité d’anticiper l’élection de 2012. Vous le savez très bien quand il y a empêchement du Président de la république, forcément, on est obligé d’organiser des élections anticipées. Quand il y a une crise majeure qui oblige la République à se réorganiser, nous sommes obligés d’organiser des élections anticipées. Je ne souhaite pas que ces cas nous arrivent. Je pense que l’échéance choisie, est 2012. En ce qui nous concerne au Pds, notre objectif principal c’est la réélection de notre candidat Abdoulaye Wade, mais nous nous préparons aussi à cette éventualité parce que nous ne sommes pas maîtres du futur.

Abdoulaye Wade a affirmé qu’il sera candidat en 2012 et les gens spéculent sur son age, sa santé. Est –ce que cette question de l’âge a fait l’objet de débat au sein du comité directeur et du Pds ?

Au comité directeur non, certainement au Pds, parce que nous sommes quand même une famille et il est normal que quand les membres de l’assemblée se retrouvent à des occasions informelles qu’ils puissent discuter de l’environnement dans lequel nous nous trouvons. Ce qu’il faut retenir, c’est que maître Abdoulaye Wade se porte très bien. Je l’ai constaté tout récemment, il voyage comme d’habitude. Et la semaine dernière il était à Matam, il tient son conseil des ministres.

A Matam, à partir de Ourossogui, il (Abdoulaye Wade) a pris un hélicoptère ensuite un véhicule 4×4 pour rallier Matam.

L’un ou l’autre moyen de transport c’est pareil. Je préfère voyager en voiture 4×4 pour la bonne et simple raison que je sais ce qu’il y a comme nuisance en hélicoptère. Pour revenir à l’essentiel sur l’aptitude physique du Président, je rappelle que je l’ai trouvé à Touba le vendredi. Il a quitté Dakar pour aller prier dans la ville Sainte, il est resté de 14h 30 après la prière jusqu’à 2 h du matin à recevoir des Sénégalais. Je pense que cela prouve encore une fois que le Président de la République garde toujours ses capacités physiques et intellectuelles. Et c’est ça qui prouve que demain, le Président peut être un bon candidat pour nous. Je ne suis pas sur qu’à son âge, les autres concurrents auraient pu faire pareil. Il suffit d’être prés de lui pour comprendre quelles sont les aptitudes du Président de la République de continuer à résister par rapport au temps. Et nous au Pds, nous prions et nous continuerons de prier pour qu’il ait cette santé de fer pour qu’il nous guide vers la victoire en 2012. Aujourd’hui, il constitue notre seul point de convergence de nos capacités à garder le pouvoir en 2102.

Il a la santé Dieu merci. Mais il semblerait qu’il prépare son fils Karim Wade à sa propre succession. Même quand il remporte la Présidentielle, il ne terminera pas son mandat. Il y’aura un article 35.

Il n’y aura jamais un autre article 35. Il s’est prononcé déjà sur la question. Jamais, il n’existera un autre article 35 bis. Vous savez, le Président Abdou Diouf a été Président de la République sur la base de cet article. Si les gens prêtent l’intention à Abdoulaye Wade de vouloir se faire succéder par son fils, je pense à une simple injustice pour plaire, pour la bonne et simple raison qu’ il a un fils qui s’appelle Karim Wade, sénégalais comme tout le monde, sénégalais comme tous les autres sénégalais pour prétendre à la présidence de la République. Ce n’est pas parce que son père l’est et il le sera, mais c’est parce que les sénégalais auront fait un choix qui pourrait faire de lui un président de la République. Je pense qu’on doit circonscrire ce débat en ces termes-là et non en termes de monarchie constitutionnelle, en succession au sein d’une même famille, je ne pense pas. Est- ce que on peut en dire autant de mon fils s’il a l’intention de devenir Président de la République. Je trouve que ce combat est injuste. C’est vrai étant fils du président, étant aux affaires on peut estimer qu’il a des avantages par rapport à d’autres fils du sénégal. Mais, aujourd’hui est ce –que Karim Wade n’a pas les capacités ou les compétences qu’il faut pour être membre du gouvernement ?

Karim Wade n’a pas connu les gaz lacrymogènes comme beaucoup de membres du Pds. Doit-il hériter du pouvoir ?

Un exemple, est –ce que Macky Sall a le droit d’hériter du pouvoir. Il n’a pas connu les années de braises du Pds. Quand il est arrivé dans le gouvernement, il a gravi les échelons jusqu’à être le numéro 2 du parti, il peut prétendre à devenir Président de la République. Quand Macky est venu à l’université, nous avions presque terminé et d’autres avaient été arrêtés à cause de leur engagement militant. Mais personne n’a eu la promotion qu’il a eue au sein du parti. Donc je pense qu’on ne peut pas reprocher à Karim Wade de faire comme moi, ce n’est pas pareil.

Quand même le pouvoir se mérite ?

Si vous voulez. Mais regardez dans le landernau politique sénégalais, vous vous rendrez compte exactement que dans les différents partis politiques, quels sont les plus méritants et quels sont ceux qui sont réellement aux affaires ou ont été aux affaires. Je pense que c’est une question importante à poser. Elle concerne Karim mais elle peut aussi concerner à d’autres. Tanor Dieng n’a pas été le meilleur militant du Ps quand Abdou Diouf lui, avait laissé le pouvoir en 1996.

Lui (Tanor Dieng) aussi, il a hérité du parti

Je pense qu’il arrive un moment dans un parti politique, où il faut faire un choix sur les hommes et un leadership fort pour pouvoir continuer à garder le pouvoir. Sous Abdou Diouf, le choix qui a été fait c’est Tanor. Aujourd’hui, nous au Pds, nous n’en sommes pas encore là, parce que nous avons toujours notre chef, maître Abdoulaye Wade qui continue d’être notre chef, le seul et unique. IL n’y a pas de chef par dérivation, le seul chef c’est Abdoulaye Wade.

A suivre.

africanglobalnews.com

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