XALIMANEWS : Dans le cadre des six (6) ans de l’alternance II au Sénégal, la rédaction de Xalima a donné la parole à Monsieur Bacary Domingo Mané, formateur en communication politique, pour tirer le bilan du Président Macky Sall et de son gouvernement. Des slogans aux promesses de campagne, en passant par la prochaine présidentielle de 2019, M. Mané n’y est pas allé par quatre chemins.
Quand Dire n’est pas faire !
«Confrontés à la réalité, ces slogans ne veulent plus rien dire actuellement. Quand le Président Sall parle de « gouvernance sobre et vertueuse », la mayonnaise a du mal à prendre, puisque certaines personnalités à la tête des structures étatiques dilapident les deniers publics. Par exemple, le rapport de l’Ofnac avait mis à nu la gestion de certains Dg dont celui du Coud. Mais ces dossiers sont classés sans suite. En plus, l’auteur de ce slogan, a fait un aveu de taille lorsqu’il affirme avoir mis sous le coude certains dossiers épinglés par l’Ige. Par conséquent ce slogan de «gouvernance sobre et vertueuse» a du mal à s’appliquer sur le terrain », a-t-il fait savoir.
Autre slogan, «La patrie avant le parti» : Macky Sall a fait croire aux Sénégalais que l’adhésion ou l’appartenance partisane ne va pas déterminer le choix de ceux ou celles qui vont occuper les différentes stations. Mais hélas, dans la pratique, l’on se rend compte que ce sont les «apéristes» et les membres proches de la famille présidentielle qui sont, à quelques exceptions près, les heureux élus. Moralité, ces deux slogans sont battus en brèche par la réalité.», dit notre interlocuteur.
Qui précise que les promesses de campagne pour briguer le suffrage des Sénégalais, n’ont pas toujours été respectées.
Gouverner, c’est décevoir.
«Le candidat politique peut faire des promesses mais au contact de la réalité du pouvoir, les choses peuvent se présenter autrement. La machine gouvernementale est tellement lourde qu’elle peut broyer les convictions les plus profondes. C’est là que se vérifient les paroles de Philippe Braud (Sociologie politique, 2008) : «gouverner, c’est décevoir ». Lors de la campagne de 2012 Macky Sall parlait, à la place des promesses, d’engagements pour montrer sa bonne foi. En réalité, tout cela n’était que marketing politique, dit-il/
Avant de poursuivre que le chef de l’Etat en a déçu plus d’un. « Macky Sall s’est réfugié derrière la décision du Conseil Constitutionnel pour revenir sur son engagement de faire 5 ans à la tête du pays en lieu et place des 7 ans.», fulmine le communicant.
Et selon lui, tout laisse croire qu’il y a une volonté manifeste de manipuler l’opinion en lui faisant cette offre.
L’indépendance de la justice en question
« Le premier écueil est que le Président de la République soit en même temps chef de parti ; et à un moment donné, on ne sait pas si c’est le Président qui parle ou le chef de parti. Le second est que c’est une aberration de créer un ministère de la Justice, parce que ce dernier a une mainmise sur la magistrature. Et à partir de ce moment, il est difficile de parler d’indépendance de la justice. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas de juges indépendants. Je pense que la réforme judiciaire nous permettra de supprimer ce ministère et de laisser à la justice les moyens de s’organiser. C’est en ce moment que nous parlerons de séparation de pouvoirs. Il faut que l’architecture institutionnelle change, car le Président a trop de pouvoirs et cela menace notre démocratie », a-t-il fait savoir.
Affaire Khalifa Sall
Prenant l’exemple du maire de Dakar sur l’affaire de la caisse d’avance, M. Mané souligne que la procédure est biaisée et que tout le monde s’en est rendu compte. Comme le dit l’adage « qui veut noyer son chien l’accuse de rage ». Il faut que le système adopté depuis l’indépendance soit réformé. Il faut dire sans langue de bois, tout porte à croire qu’il y a tentative d’instrumentalisation de quelques membres de la justice pour éliminer de potentiels adversaires politiques et cela est favorisé par notre architecture institutionnelle. C’est une pratique qui ne date pas d’aujourd’hui », se désole t-il.
PSE- CMU- PUDC : Des programmes à questionner
Toujours dans son argumentaire, le journaliste, signale que le plan Sénégal Emergent, la couverture maladie universelle, avec la gratuité de la césarienne, les bourses de sécurité familiale sont des initiatives salutaires, même si l’on peut déplorer par endroits le manque de mesures d’accompagnement. Selon lui, les hôpitaux se plaignent parce que dans l’application, l’Etat leur doit beaucoup d’argent et ils se retrouvent endettés. «La population devient de plus en plus pauvre et c’est un signal fort pour l’Etat. M. Sall en a donné la preuve avec sa volonté d’augmenter le nombre de bénéficiaires de la Bourse de sécurité familiale », dixit-il.
Transhumance ou négation de l’être
Interpellé sur la transhumance fulgurante notée ces deniers temps, et cela à un an de la présidentielle, Bacary Domingo Mané répond :
« Le président de la République est dans ce que l’on appelle la communication de conquête. Il utilise tous les moyens qui sont en sa possession pour débaucher, à grand renfort, des leaders de l’opposition. Mais cela est dommageable, surtout pour la morale politique. La transhumance est la négation des convictions et d’un projet de société stable et cohérent », lâche-t-il.
Il poursuit : « A son arrivée à la tête du pays, Macky Sall parlait de moralisation de la scène politique. On ne peut pas parler des valeurs éthiques et morales et accepter la transhumance».
Les points forts et faibles
Toutefois, Mané parle des points positifs du bilan des six années de règne. « Quand on prend par exemple, le PUDC avec l’installation des forages dans les zones les plus reculées, de même que de la construction des pistes rurales , sans oublier l’enseignement supérieur avec les infrastructures mises en place et le recrutement du personnel par le ministère de l’éducation nationale etc, on ne peut pas dire que le Président Sall n’a rien fait de bon.», dit-il.
Mais il y a aussi des taches noires au tableau : « Sur le plan économique nous sommes envahis par les entreprises étrangères et les entreprises sénégalaises en souffrent. Prenons le cas des supermarchés, des hydrocarbures, du secteur de l’immobilier, le Sénégal est entre les mains des multinationales. Et nos populations ne bénéficient pas de l’argent amassé» souligne t-il.
Pour lui, la question cruciale demeure l’emploi des jeunes. «À ce niveau, les choses ne marchent pas comme on le souhaite. Et cela est une tâche noire dans le bilan de son Excellence Macky Sall », précise t-il.
Taux de croissance et le panier de la ménagère
D’ailleurs, il regrette le fait que la croissance de 6,8 ne se traduise pas dans le panier de la ménagère. Le quotidien de nos compatriotes n’a pas fondamentalement changé.
La crise de l’école
Sur la question de la crise scolaire, Bacary Domingo Mané atteste que le Président n’a pas encore trouvé la solution miraculeuse et malheureusement ce sont nos enfants qui sont sacrifiés par des grèves cycliques. La question de l’école doit être prise au sérieux».
Le bilan et le rêve
Ainsi, pour conclure, il invite le chef de l’Etat à être dans le temps de l’action.
« Il y a des préoccupations basiques, les infrastructures c’est bien pour le développement, mais ce n’est pas que cela. Les populations se préoccupent de ce qu’elles ont dans leur bol. Il faut agir dans le panier de la ménagère en diminuant les denrées de première nécessité. Agir aussi sur la politique du loyer, qui est un véritable échec. C’est là où réside la clé d’une réélection et non dans le bilan.
«Il n’y a pas que le bilan qui peut faire gagner un Président sortant, il faut en plus vendre le rêve. Le bilan est mitigé : il a fait quelques bonnes choses, mais il reste beaucoup à faire. Je lui suggère de défricher le chantier des valeurs, notre pays en est orphelin. Senghor a travaillé sur la nation, Diouf a bâti une administration, Wade a construit des infrastructures, Macky devait sculpter l’homo senegalensis », dit-il.
Maguette Mbengue
IL PEUT PAS FAIRE CA. IL PEUT PAS SCULPTER L’HOMO SENEGALENSIS. IL NA NI LA CAPACITE INTELECTUELLE, NI LE DEGREE DE DIGNITE QU’IL FAUT DIRE OU FACE AU NEO COLONIALISME. IL NA NI LA VISUON POUR DEFINIR UN PROJET DE SOCIETE PAR ET POYR LES SENEGALAIS. CET HOMME EST LA PLUS GRANDE CALAMITE QUI EST TOMBE SUR NOTRE PAYS APRES L’ACCIDENT LE JOOLA. LE FAIRE PARTIR DEVIENT UNE URGENCE POUR LE BIEN DU SENEGAL SURTOUT VUE L’AMPLEUR DE L’ENDETTEMENT DU PAYS QUI INQUIETE MEME LE FMI. IL PEUT PAS.
Des points positifs forts non exhaustifs qui s’ajourent à la croissance globale de notre économie à un taux appréciable, la bonne gouvernance, les infrastructures de base essentielles, le cout de la vie abordable et sans augmentation, la couverture maladie universelle, avec la gratuité de la césarienne, les bourses de sécurité familiale sont des réalisations concrètes salutaires,O. n ne peut qu’applaudir et soutenir. Tout en espérant que d’ici 2024, ce bilan plus que positif sera au dessus de nos attentes et espérances