Les conseillers techniques ministériels des pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), plus la Guinée Conakry se réunissent depuis hier, lundi 16 novembre, à Dakar pour trois jours, dans le cadre d’un atelier de sensibilisation et d’information sur les nouvelles politiques de crédits de la Banque africaine de développement (Bad). Une approche visant à outiller lesdits conseillers à aider leur ministre de tutelle à prendre de bonnes décisions en matière de soutenabilité de la dette.
L’Afrique est-elle prête à prendre son envol économique ? Au regard des fonds dormants de la Banque africaine de développement (Bad) chiffrés à 2,3 milliards de dollars (Soit 1.409.869.264.554 F Cfa, selon le site mataf) pour 40 Etats africains, on est tenté de se poser la question de savoir pourquoi les États s’ouvrent au marché financier par des prêts concessionnels pour financer leur développement socioéconomique, alors qu’il se pose d’énormes problèmes d’absorption de crédits pour les projets approuvés et décaissés par la Bad. Utopie où simple servitude aux grandes puissances, au détriment de celui-là qui leur a confié son destin (le peuple) ?
De prime abord, rien ne saurait justifier ce choix de nos décideurs politiques qui font la manche aux financiers. C’est ce qui ressort d’un atelier de trois de l’institution financière africaine dénommée Banque africaine de développement (Bad) ouvert hier, lundi 16 novembre à Dakar, axé sur sensibilisation et information sur les solutions de financement de la Bad, notamment le guichet du Fonds africain de développement (Fad), le guichet Fad et Fonds fiduciaires, le secteur privé et le produit de gestion de risque. Ceci à l’intention des conseillers techniques ministériels des pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) plus la Guinée Conakry aux fins d’aider leurs ministres de tutelle à prendre les bonnes décisions sur les solutions de financement de la Bad.
En effet, le constat c’est que, très souvent, des Etats soumettent à la Bad des projets qu’elle (Bad) approuve en décaissant des fonds y afférents. Mais ces fonds tardent à être absorbés ou ne le sont pas du tout jusqu’à l’échéance de l’exécution des projets conçus pour une durée bien déterminée. Ce manque à gagner, en termes d’efficacité et d’impact économique sur les projets d’urgences, fait perdre énormément aux emprunteurs que sont les Etats. Parce que «les unités de gestion de projets ne sont pas mises en place. Et quelques fois, même si elles sont en place, pour des raisons de sensibilité, de confiance, on change d’équipe. Alors, l’équipe nouvelle chargée de piloter le ou les projets perd énormément de temps à mettre en branle la machine. Parce que n’ayant pas été associée à la conception du projet. D’où les crédits non consommés appelés fonds dormants», à fait savoir Samba Kamara, chargé des opérations en recherche au département régional Afrique de l’ouest.
Mieux poursuit-il, «les mécanismes d’encadrement et de gestion des politiques publiques des Etats africains communément appelés Politiques d’ajustement structurelles (Pas) initiées et mises en place par la Banque mondiale (Bm) et le Fonds monétaire international (Fmi) ont été tout simplement destructives. Car, elles coûtent excessivement chères aux Etats». La preuve dira-t-il, «l’avènement des Politiques d’ajustement structurelles (Pas) a mis des pans entiers de fonctionnaires à la porte (chômage). L’administration n’a plus de capacité pour recruter du personnel avec la complicité des bailleurs de fonds. L’approche des financiers consistait à financer des projets avec une unité parallèle, même si ce n’est pas l’administration qui exécute. Laquelle unité qui, le plus souvent, n’est pas tenue de rendre compte au ministère de tutelle. Elle gère comme elle l’entend. Et pourtant, au finish, elle coûte excessivement chère au pays». Car, selon lui, «un projet doit d’être gérée par l’administration centrale.».
Sud Quotidien
Mme Songwe, ex représente de la Banque Mondiale au Sénégal avait fait la même remarque aux autorités de notre pays et lui avait valu des critiques jusqu’à son remplacement. Le PDIDAS à St Louis en est un exemple patent.