La pandémie du Covid-19 est en train d’impacter négativement l’économie, avec une baisse drastique du volume des transferts d’argents des Sénégalais de l’extérieur. Avec les mesures (confinement, Etat d’urgence…) prises dans une bonne partie des pays d’accueil des émigrés, certains ménages sénégalais commencent à souffrir le martyre.
La chute du taux de croissance économique de 6,8 à moins de 3 % a été l’une des grandes annonces du chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, lors de son discours à la Nation à la veille de la fête de l’Indépendance. En sus de cela, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération annonçait une baisse de l’ordre de 1,5 % du Produit intérieur brut (Pib). Les effets du Coronavirus dans l’économie vont crescendo. En plus d’affecter des secteurs comme l’hôtellerie, les transports ou encore le tourisme, le secteur des transferts d’argent des Sénégalais de l’extérieur n’est pas épargné. En temps normal, ces envois avoisinaient les 1 000 milliards de Frs Cfa.
Cependant, les mesures de confinement qui ont été prises dans une bonne partie des pays d’accueil des émigrés notamment l’Italie, la France et l’Espagne… qui abritent le plus grand nombre des Sénégalais de l’extérieur commence à se faire sentir au sein des ménages d’émigrés. La plupart de ces émigrés ne sont plus en mesure de travailler. Conséquence : ils ne sont plus en mesure d’envoyer de l’argent à leurs proches. Ce qui va se manifester sur les dépenses de beaucoup de ménages au Sénégal. Certains ménages dépendant d’émigrés ne parviennent plus à joindre les deux bouts. Ils souffrent le martyre. (Voire ailleurs).
Faute d’interlocuteurs à la Direction de la prévision et des études économiques, WalfQuotidien n’est pas en mesure de situer l’ampleur des dégâts. Cependant, le rapport sur le profil migratoire du Sénégal, piloté par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) et l’Organisation internationale des migrations (Oim), publié en 2018, renseigne que les montants transférés par la diaspora sénégalaise, hors circuits informels, sont de l’ordre de 2 220 millions de dollars US, soit près de 1 347 milliards de F CFA. Ce qui représente 13 % du Pib, avec une moyenne de 930 milliards de F CFA sur la décennie 2008-2017.
Les trois premiers pays de provenance de ces fonds, hors Afrique subsaharienne, selon toujours la même source, sont la France, l’Espagne et l’Italie, épicentres actuels de la propagation du Covid-19 en Europe. Ces trois pays à eux seuls représentent 66 % du poids total des envois. Ce qui n’augure rien de bon malgré le fonds d’appui de 12,5 milliards annoncé par le chef de l’Etat lors de son adresse à la Nation pour appuyer la diaspora.
Walfgroupe
Baisse Du Volume Des Transferts D’argent : Les Familles Des Émigrés Dans La Tourmente
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