Bakary SAMBE est docteur en sciences politiques –Spécialisé en relations
internationales (IEP de Lyon) et titulaire d’un Master en langues et civilisations étrangères. Il est chercheur associé au Groupe de Recherches sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (GREMMO)- Maison de l’Orient à Lyon (Université Lumière Lyon 2). Politologue, spécialiste des rapports arabo- africains, du militantisme islamique et des réseaux transnationaux. Après l’Aga Khan University- Institute for the Study of Muslim Civilisations, à Londres, Dr. Sambe a rejoint comme chercheur et expert, la European Foundation for Democracy à Bruxelles. Il a été invité récemment, au mois de mai 2010, par le Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences sociales en Afrique (CODESRIA), comme expert à la rencontre du Caire pour l’intégration des arabisants dans les réseaux de recherches africains. Il parle couramment le wolof, le français, l’arabe et l’anglais avec de bonnes
notions en langue turque.
« Islam et diplomatie : la politique africaine du Maroc », Editions Marsam, Rabat,
juillet 2010
Résumé de l’ouvrage :
L’approche institutionnaliste des relations internationales néglige la place de l’individu, des
groupes religieux, ainsi que l’efficacité politique des symboles permettant la mise en place de
réseaux informels alors que des confréries soufies s’imposent, depuis toujours, comme des
acteurs incontournables dans la coopération entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne.
L’irruption des individus et des acteurs ordinaires dans le champ des rapports internationaux a
créé une rivalité avec l’Etat, désormais, concurrencé de toute part dans son action, craignant,
même, quelques fois, une diplomatie parallèle. En tant qu’institution, l’Etat, adapte donc ses
stratégies face à cette nouvelle donne. Bien que forte du privilège de souveraineté,
l’institution étatique tente de ménager des acteurs internes aux relations et réseaux
internationaux plus que performants pouvant lui garantir une onction religieuse, pour la
légitimation de ses choix et orientations politiques. Ce jeu d’interaction, oscillant entre usage
politique de symboles religieux et perpétuelle négociation de sens, mettant en scène des
acteurs aux intérêts divergents ou complémentaires, est au centre de cet ouvrage qui se
propose d’analyser un tel fait en s’appuyant sur l’exemple du Maroc. En plus de vouloir poser
la problématique de la pertinence du facteur religieux et de la place des individus dans
l’analyse des relations internationales qui ne sont pas que des rapports interétatiques, ce livre
revient sur la particularité du Maroc au sein de l’ensemble maghrébin et du monde arabe qui
en fait le pays au carrefour de l’africanité, de la berbérité et de l’arabité mais depuis toujours
impliqué en Afrique sub-saharienne. Cet ouvrage tente, enfin, d’analyser les facteurs qui
garantissent au Maroc, « pays de ressourcement spirituel pour des millions d’Africains » (des
Almoravides aux Sa’adiens et Mérinides, des routes transsahariennes aux réseaux de la
Tijaniyya), son « prestige diplomatique » en Afrique, fondé sur l’histoire, l’imaginaire et
surtout son statut de « modèle religieux ». L’auteur part, ainsi, de ce passé historique pour
déboucher sur les stratégies africaines du Maroc contemporain qui a toujours pu s’appuyer
sur un « héritage » largement nourri de références, certes, religieuses mais s’avérant d’une
grande utilité politique et diplomatique